dimanche 31 janvier 2010

Exposition :" L'Age d'or Hollandais - De Rembrandt à Vermeer " à la Pinacothèque.

L'exposition présentée par la Pinacothèque en partenariat avec le Rijksmuseum d'Amsterdam nous plonge dans l'univers des Pays Bas du XVII ème
siècle. A cette époque, la jeune République connait un dynamisme sans précédent (essor du commerce maritime grâce notamment à la Compagnie des Indes Orientales, essor démographique , développement de la Bourgeoisie ...) qualifié " D'ÂGE D'OR ".
Cette Terre Septentrionale va constituer dans le même temps un creuset pour toute une génération d'artistes.
Ces Peintres vont être les premiers à nous révéler " toute la beauté cachée du quotidien " (et c'est là tout leur génie) dans une multitude de toiles qui sont autant de chefs d'oeuvre.


Au XVII ème siècle l'Ecole Flamande invente " LA SCÈNE DE GENRE "(scènes d'intérieur traduisant l'intimité d'une demeure).
Parmi les innombrables joyaux réunis quelques uns m'ont particulièrement émus :
. Nicolaes Maes " vieille femme en prière " ( toute la piété d'un individu immortalisé pour l'éternité).
. Cornélis Bega " le Bénédicité " ( une scène religieuse transposée dans le cadre d'un foyer).
. Adriaen Van Oostade " l'atelier du peintre " et " paysans, scène d'intérieur " (deux petits
chefs d'oeuvre d'un artiste qui excelle dans la représentation des scènes d'intérieur).
. Vermeer " lettre d'amour " ... le maître de Delft parvient à suspendre le temps pour l'éternité
et à constituer un des canons de la peinture flamande du XVII ème siècle ( à voir en photo ).

Les maitres hollandais du XVII ème ont aussi remis au goût du jour " les vanités " sous l'appellation " DES NATURES MORTES ". Ce genre qui tend à traduire le caractère éphémère
de l'existence à travers la représentation de fruits, de fleurs et d'animaux est magistralement
illustré dans ce rendez vous parisien.
. Jan Jansz de Velde " nature morte avec un grand verre de bière ".
. Abraham Mignon " nature morte avec fruits, huîtres et compotier en porcelaine ".
. Rachel Ruysch " nature morte sur une table de marbre "... voir ci dessous le talent illustré en photo de cette femme artiste (une exception à son époque !).



La peinture flamande du XVII ème siècle excelle aussi dans la représentation de " PAYSAGES
(campagne, urbanisation croissante, activité portuaire, scènes hivernales ...) ".
Plusieurs témoignages en attestent :
. Aert Van der Neer " rivière en hiver " ... sublime !
. Van de Cappelle " scène d'hiver " (une spécialité du maître flamand).
. Meindert Hobbema " le moulin à eau " ... à admirer en photo !
. Gerrit Battem " paysage d'hiver avec jeux de glace ".
. Jan Van der Heyden " le pont de pierre " et " le pont levis " .





L'âge d'or hollandais triomphe enfin dans le genre du " PORTRAIT ".
. Rembrandt constitue le porte étendard de cette École en multipliant les portraits de ses proches à l'image de " celui de son fils Titus habillé en moine " (âgé de 19 ans soit 8 ans avant sa mort !) ... voir la photo.
. Frans Hals s'apparente aussi à un portraitiste hors pair comme en témoigne son " portrait
d'homme " (peint en 1635) ... lui aussi illustré !
. Albert Cuyp " portrait de jeune homme " (très bel hommage à la jeunesse aisée de son époque).
. Aert de Gelder " le Roi David ".

Un Conseil : Pour ceux qui voudraient prolonger cet hommage à la peinture flamande, n'hésitez
à entreprendre une immersion au Rijksmuseum d'Amsterdam ... ce musée qui s'apparente à l'un des plus beaux du monde continue d'être ouvert malgré des travaux qui s'éternisent !

mardi 19 janvier 2010

Exposition : "Theotihuacan, Cité des Dieux" au Musée du Quai Branly.

Teotihuacan, littéralement "lieu des Dieux" puise son origine dans le mythe du 5 ème Soleil,
extraordinaire récit antérieur à l'arrivée des Européens au Mexique.
Cette cité qui s'attacha à "bâtir pour les Dieux" brilla de 150 avant JC jusqu'à 650 après JC,
date à laquelle elle disparut sans que l'on sache véritablement pourquoi !

Ce site classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco nous renvoie à un mode de construction novateur ... et unique : " les temples-pyramides à valeur cosmologique".
Les bâtisseurs de la cité des Dieux ont souhaité inscrire dans la pierre la vision qu'ils se faisaient
de l'univers à leur époque. Cette volonté a conduit à l'édification d'édifices rendant hommage à leurs Divinités (au premier rang duquel, nous trouvons Quetzalcoatl : le Dieu du serpent à plumes) et leurs Astres (pyramide de la Lune et celle du Soleil) ... voir la photo du site !

Ces édifices étaient ornés d'éléments architecturaux ; ces derniers qui sont généralement conservés au Musée Archéologique National à Mexico nous sont présentés (pour au moins les 2
tiers) pour la première fois en Europe.

Parmi les nombreux chefs d'oeuvre qui sont venus illuminer cet hiver parisien je retiendrai :
* LES MAGNIFIQUES PEINTURES MURALES qui nous sont parvenues à l'image de "celle
représentant le combat entre de grands serpents à plumes et des animaux mythologiques"(de
300 après JC) ou bien "celle du Quetzal chantant"(oiseau mythique du continent américain
possédant un magnifique plumage vert et bleu) ... et "celle de Thaloc, porteur de maïs"(Dieu de
l'orage et de la pluie).





* LES SCULPTURES MONUMENTALES telles "la tete du Serpent à plumes" provenant du temple du même nom, ou la magnifique "tete de félin" (le jaguar étant perçu comme un combattant des plus redoutables) ... sans oublier la très belle "sculpture en pierre de Huehueteolt" (Dieu du Feu, protecteur du Foyer ... à admirer en photo !).

* LES ACROTERES (parties supérieures d'un édifice) magistralement illustrés par " le modèle en albâtre représentant le Dieu Thaloc".
* LES STÈLES à l'image "de celle de Ventilla" qui démontre que le jeu de balle avait cours à la cité des Dieux.


Si Teotihuacan s'illustra architecturalement, elle fut aussi une cité qui étendit son influence sur la
zone centrale du Mexique Ancien et ce grâce à un ARTISANAT RECONNU.
Celui ci s'apparenta à une production de céramiques" dites de style orange mince" ... l'un des meilleurs exemples en la matière étant "l'encensoir de type théâtre représentant une divinité
richement décorée ... un objet sublime à admirer en photo !
Le talent des artisans de Teotihuacan atteignit son zénith à travers la MAÎTRISE DE LA TAILLE DES PIERRES DURES ET SEMI PRÉCIEUSES (jade, jadéite, diorite,obsidienne...).
Les "pendants d'oreilles" tout comme les splendides "masques"réalisés (celui de Malinaltepec de 300 à 550 après JC est un pur joyau avec ses incrustations de turquoise, d'amazonite, d'obsidienne et de coquillages ...voir la photo !).





Cette cité qui compta jusqu'à 100 000 habitants à son apogée (au VIème siècle) continue de nous fasciner et ce certainement en raison de la part de mystère qui lui est associée.



mardi 12 janvier 2010

Exposition : "De Byzance à Istanbul, un port pour deux continents" Au Grand Palais.

Dans le cadre de la Saison de la Turquie en France, le Grand Palais retrace l'histoire de la plus cosmopolite des cités : Istanbul, la ville aux trois civilisations.
Cette exposition s'articule de manière chronologique afin de nous permettre d'appréhender les
moments cruciaux de l'histoire de cette ville qui chevauche l'Europe et l'Asie.

* Naissance d'une cité : Des origines à 324 ap. JC.
En 660 avant JC, Byzance est fondeé par Byzas ( fils de Poséidon et d'une mortelle) qui en fait une colonie Grecque.
La cité connaitra de nombreux aléas jusqu'à sa soumission à Rome en 146 avant JC.
De magnifiques vestiges archéologiques témoignent de l'essor de Byzance sous l'Antiquité :
. le très beau buste du Dieu Marin Triton du IIème siècle (en marbre noir et blanc !).
. la reconstitution de la Fontaine de Silahtaraga des IIème et IIIème ( Apollon et Artémis sont
sublimes !).

* Constantinople, Capitale de l'Empire Byzantin : 324 à 1453.
En 330, Byzance devient la "Nouvelle Rome" et est rebaptisée Constantinople en l'honneur de
son Fondateur, l'Empereur Constantin Ier le Grand (voir en photo le magnifique bronze provenant du musée de Belgrade).
Des chefs d'oeuvre tels la magnifique mosaique du Grand Palais "chamelier guidant deux enfants"(du musée de Sainte Sophie) et le marbre "le bon pasteur" témoignent du rayonnement de la culture Byzantine à cette époque.

Du IXème au XIIIème siécle, Constantinople apparait comme la plus importante entité politique
du Monde Méditerranéen.
Après avoir jugulé la Crise Iconoclaste (destruction des images au IXème siècle), les Empereurs
Macédoniens veillent à promouvoir les arts ... "le bracelet avec plaques émaillées (du musée de
Thessalonique), "l'Icone de Sainte Eudokia (à admirer en photo), "la statue d'acrobate" et "la
Fresque figurant Saint Mercure" illustrent le dynamisme existant.

Du XIIIème au XVème siècle, l'Empire Byzantin n'est plus que l'ombre de lui meme.
Deux assauts successifs en l'occurence le Sac de Constantinople en 1204 par les Croisés (lors de
la Quatrième croisade) suivi de l'invasion Ottomane en 1453 scellent le destin de ce "Colosse
aux pieds d'argile".


* Istanbul, Capitale de l'Empire Ottoman : 1453 à 1922.
Le Triomphe militaire du Sultan Mehmed II s'accompagne d'une volonté de faire ressuciter la
ville en la transformant en Capitale de l'Empire Ottoman.
Cette politique modifie en profondeur le paysage urbain ; Istanbul devient "la ville aux 1000
Mosquées" en transformant les églises existantes ( à l'image de Sainte Sophie, Saint Sauveur in
Chora, Pantocrator...) mais en aussi en entreprenant une importante politique de construction d'édifices religieux (Mosquées de l'Agha Firouz , de Sehzade, Bleue..) et civils (Palais de Topkapi, siège du pouvoir politique).

Parallèlement, les Sultans successifs font appel aux plus illustres peintres de la
Renaissance Italienne dont Gentile Bellini (voir le portrait de Mehmed II réalisé par un de ses suiveurs)
pour immortaliser leur prestige. Ces hommes de pouvoir qui peuvent compter sur une armée permanente (les Janissaires) pour assurer la stabilité de l'Empire sont aussi de véritables
Mécènes.
Les objets d'art de cet "Age d'Or" s'apparentent ainsi à de véritables joyaux mélant technicité et préciosité des métaux utilisés : "miroir circulaire à long manche" (en jade, argent doré et rubis),
"tente d'apparat" (splendide soierie de couleur rouge), "paire de vantaux de porte du pavillon du
Sultan Murad III au Palais Topkapi "(nacre, ivoire, écaille de tortue !) ...

Au cours du XIXème siècle, l'Empire Ottoman qui connait une politique de modernisation et d'ouverture sur l'Occident voit néanmoins apparaitre des maux (poids des nationalismes, sclérose politique ...) qui vont le conduire à une lente agonie.
La première Guerre Mondiale sera son "Chant du Cygne".




* Istanbul et la République : De 1922 à Aujourd'hui.
Après avoir frolé la catastrophe, Istanbul renait tel un "Phénix".
Aujourd'hui, cette mégalopole de 14 millions d'habitants a entrepris un chantier titanesque visant à démontrer son dynamisme "construction d'un tunnel ferroviaire sous marin visant à relier les rives Européenne et Asiatique du Bosphore" ... Ce projet a mis à jour le plus grand port
de l'Antiquité : le port de Théodose mais là c'est une autre histoire !





vendredi 8 janvier 2010

Exposition : "Au Pays du Dragon, Arts Sacrés du Bouthan" au Musée Guimet.


Pour la première fois de son histoire , le Royaume du Bouthan ( petit état himalayen situé entre le Népal et le Tibet) nous invite à partir à sa rencontre.
Une centaine d'oeuvres provenant de temples et de monastères bouddhistes perchés à plus de 4000 mètres ont fait exceptionnellement le voyage afin de nous faire découvrir les multiples facettes d'un art hérité du Bouddhisme Tantrique ( voie à l'intérieur du Bouddhisme qui a fait son apparition au VIII ème siècle au Bouthan).

L'apparition des "Tangka"constitue une des originalités de cet art himalayen : ces magnifiques
peintures sur coton aux couleurs éclatantes nous font découvrir des êtres respectés pour leur
spiritualité (tels les "Arhat", appelés aussi Méritants) ... voir photos ci dessus.








L'omniprésence de Sculptures métalliques sacrées traduit l'autre grand apport de l'art du Bouthan. Cette statuaire qui rend hommage aux différentes divinités du Panthéon Bouddhiste
Tantrique (le Bouddha Suprême de couleur bleue, le Bouddha du Futur ... et les Bodhisattva)
possède ses propres caractéristiques : les cheveux et les visages sont périodiquement repeints
pour s'assurer des mérites ... et le socle des statues est sculpté sous la forme de pétales de lotus.
(voir les photos ci dessus).
Ces magnifiques témoignages ne doivent pas nous faire oublier l'essentiel : Si en Occident nous
considérons ces représentations comme des objets d'art, ces derniers conservent dans leur pays
d'origine des fonctions liturgiques et cultuels : ils témoignent avant tout du niveau de plénitude
spirituel atteint grâce au Bouddhisme.




mardi 5 janvier 2010

Petits trésors Londoniens : Kenwood House, Courtauld Institute of Art, Wallace Collection.

La Capitale Anglaise possède à l'ombre de ses grandes institutions muséales de petits musées aux collections impressionnantes ... je vous invite à partir à la rencontre de trois d'entre eux (véritable coup de coeur) qui allient calme et plaisir des yeux.



KENWOOD HOUSE

Situé au nord de Londres dans le magnifique parc de Hampstead Heath (sublime au printemps
avec ses rhododendrons géants en fleurs), ce petit musée qui présente des oeuvres de Gainsborough, Boucher, Turner ... peut s'enorgueillir de posséder deux véritables joyaux de l'histoire de l'art :" le magnifique autoportrait aux deux cercles de Rembrandt"(tout le génie du maître du clair obscur s'exprime dans ce portrait de l'artiste), " la joueuse de guitare de Vermeer "(quand on sait qu'il n'ya que 35 toiles de cet artiste dans le monde ... on se dit que l'on est véritablement privilégié de pouvoir admirer un tel chef d'oeuvre à l'écart de la foule) ... voir les 2 photos ci dessus.



COURTAULD INSTITUTE OF ART
A deux pas de Covent Garden, une vieille bâtisse "Somerset House" abrite l'une des plus belles collections d'art privé au monde (quelques 530 peintures et 7000 dessins !).
Ce lieu qui déploie ses Bruegel, Botticelli, Rubens ... est surtout incontournable pour sa collection
impressionniste et post-impressionniste : Monet, Pissaro, "la loge" et "le portrait d'Ambroise
Vollard" de Renoir (sublime!), "bar aux folies bergères" de Manet (un morceau de choix!),
"magnifiques sculptures " de Degas, "autoportrait à la tête bandée" de Van Gogh (une pièce d'anthologie à admirer en photo !) , sans oublier les Gauguin et l'ensemble exceptionnel de
peintures de Cézanne ... un véritable régal de chaque instant.



WALLACE COLLECTION
Située dans une vieille maison victorienne "Hertford House" près d'Oxford Street, la collection
de Sir Richard Wallace (fils naturel du dernier Marquis de Hertford mais aussi propriétaire à son époque de la Folie de Bagatelle à Paris) constitue un must absolu pour tout amoureux de la peinture française du XVIII ème siècle : "l'enlèvement d'Europe" de Boucher (à admirer ci dessus), Greuze, Fragonard, Watteau ... sont là pour nous émerveiller et c'est peu dire !

Vous l'aurez compris, Londres recèle de véritables écrins à découvrir hors des sentiers battus,
sachez les mériter...