jeudi 26 août 2010

Un Coup de Coeur : " Le Domaine de CHAUMONT Sur Loire ou L'Art des Jardins ".

Surplombant la Loire, le magnifique Château de Chaumont (jadis demeure de Catherine de Medicis) accueille la 19 ème édition du Festival des Jardins sur le thème du bien être du corps et de l'âme.

Ce rendez-vous permet à de grands paysagistes internationaux de laisser libre cours à leur im
agination pour nous faire partager leur passion des plantes.
Ces " LE NOTRE " du XXI ième siècle offrent ainsi aux visiteurs d'un jour des créations éphémères qui viennent vous rappeler que les jardins constituent en soi un art à part entière !

Mieux que des mots , je vous invite à présent à partir à la rencontre d'un monde végétal sublimé
qui met en éveil chacun de nos sens ... illustré en photos !

J'espère que cette invitation estivale aura su quelque peu vous ressourcer avant une rentrée placée plus que jamais sous le signe de l'ART !






Exposition : " MANOLO VALDES, Un Visiteur De L'Histoire de L'Art " Au Chateau de Chambord.

Manolo Valdes, Peintre Espagnol contemporain a pris ses quartiers d'été au Château de Chambord (site inscrit au patrimoine mondial par l'Unesco).

Cet artiste, membre fondateur du mouvement " EQUIPO CRONICA " (sorte de pendant Ibère du pop art d'Andy Warhol et de Roy Lichtenstein) nous invite à revisiter l'histoire de l'art à sa manière ...
En s'inspirant de grands maîtres (Vélasquez, Goya, Matisse et Picasso) il nourrit son oeuvre et nous révèle des portraits et des sculptures qui invitent le spectateur à s'interroger : " Cela me rappelle Quelque chose ! "
Et pour cause, le peintre et sculpteur originaire de Valence, sait puiser dans le passé artistique des sujets qu'il revisite totalement.

* SES SCULPTURES qui traduisent une simplification poussée à l'extrême ( à l'image de ses versions de l'Infante Marguerite des Ménines, de Clio qui s'inspire des portraits féminins de Matisse notamment ceux de sa dernière Muse Lydia) sont autant de chefs d'oeuvre à part entière qui nous invite à la contemplation ! ... à admirer ci dessus et ci dessous en photos.

* SES PEINTURES qui dénotent elles aussi une épure extrême dégagent un magnétisme certain ... quel bonheur que de pouvoir admirer ces versions représentant Isabelle de France (l'épouse du Roi Philippe IV d'Espagne) ou encore cette vision de la Reine Marianne (inspirée de Vélasquez et d'éléments cubistes se rapportant à Picasso) sans oublier Lydia ... voir les 3 illustrations ci dessous !

Manolo Valdes a su mieux que quiconque tirer profit du cadre enchanteur du Château de Chambord pour nous inviter à une rencontre que l'on souhaiterait poursuivre ... vous êtes indéniablement " UN VISITEUR DE L'HISTOIRE DE L'ART " qui mérite bien des égards !

UN CONSEIL : Profiter de cette exposition oh combien magnifique pour partir à la découverte du Château de Chambord, sublime incarnation de la volonté d'un Roi (François Ier).
Ce palais de toutes les démesures (façade, cheminées, pièces, escalier à double révolution ...) mérite que l'on s'y attarde quelques heures et qui sait peut-etre entendrez vous l'écho des fêtes qui ont jalonné l'histoire de ce lieu depuis 500 ans !





jeudi 19 août 2010

Exposition : " WANG KEPING, La Chair Des Forets " Au Musée Zadkine.

Le Musée Zadkine à Paris (ancien atelier du grand sculpteur Russe du même nom) nous invite à partir à la rencontre d'un autre grand nom de la sculpture contemporaine : WANG KEPING (né en 1949 près de Pékin).

En1979, ce sculpteur co-fonda le premier groupe d'artistes dissident de l'ère post Mao à travers
le mouvement " XING XING (les étoiles) ". En exposant sans autorisation ses oeuvres sur les grilles du musée des beaux arts de Pékin, il s'attira les foudres du Régime aussi il émigra en France dès 1984.

Depuis lors, Wang Keping a su imposer son propre style, à mi chemin entre figuration et abstraction, en redonnant ses lettres de noblesse à un matériau pour le moins délaissé : LE BOIS.

Si Wang Keping ne sculpte pas le bois à proprement parler, il sait utiliser et révéler mieux que tout autre les ressources intrasèques de ce dernier ; aussi tel un orfèvre il le " PATINE " et le " POLI " afin de lui redonner vie (et quelle vie !!!).
Cette démarche originale et novatrice privilégie du reste deux thèmes : LE CORPS FÉMININ et LES FORCES DE LA NATURE.
Le rendez-vous parisien s'est attaché à restituer magistralement tout l'univers de ce " magicien du bois " en nous faisant pénétrer dans un monde poétique qui se décline sous formes de " rondeurs ", " courbes ", " suggestions ".
La trentaine de sculptures réunie pour l'occasion nous invite à un véritable dialogue entre l'homme et la nature :
* " LE YIN ET LE YANG " traduit un concept fortement ancré dans la tradition chinoise ... à admirer avec la 1ère photo !
* " LA LUNE " illustrée ci dessus constitue elle aussi un élément récurent en Chine !
* " FEMME " ... recroquevillée sur elle même (voir ci-dessous) elle semble nous regarder pour l'éternité ! (Sublime expression du génie d'un artiste !!!).
* " LE COUPLE " qui semble soudé par une force surhumaine (voir avant dernière photo) ne cesse de m'émouvoir !
* " MÉLANCOLIE " nous apparaît comme une supplication portée à son paroxysme ... ce geste des mains tendues vers le ciel ( que l'on peut admirer a travers la dernière illustration) me laisse sans voix ! L'artiste lui même a su résumer sa démarche par ces quelques mots : " LA SIMPLICITÉ EST MON IDÉAL, LA NATURE EST MON COMPLICE "
Un Conseil : Après vous être ressourcé au sein du jardin de sculptures du musée, partez à la rencontre du jardin du Luxembourg (tout proche) ... véritable " musée de la statuaire en plein air " avec notamment ses admirables bustes des Reines de France (un résumé d'histoire de France en plein air ... qui dit mieux !).










dimanche 15 août 2010

Exposition : " PAKISTAN, TERRE DE RENCONTRE ( Ier - VI ème Siècles) - Les ARTS DU GANDHARA " Au Musée Guimet.

Au nord ouest du Pakistan actuel s'est épanoui entre le Ier et le VIème siècle le Royaume de Gandhara. Cette civilisation brillante (mais pour le moins méconnue) s'est apparentée à l'un des berceaux de l'art asiatique.

Contrairement à d'autres civilisations, cet art s'est nourri d'influences extérieures (Grèce " héritage d'Alexandre le Grand ", des Steppes d'Asie Centrale et de l'Inde) qui ont engendrées un Art Métissé qualifié de " GRECO-BOUDDHIQUE ".

Cet art unique nous est dévoilé de manière magistrale par le musée Guimet qui a su réunir 200 oeuvres provenant de différents musées Pakistanais ...témoignant d'une époque ou la coexistence des peuples était synonyme d'harmonie !
L'art du Gandhara dont les Pères Fondateurs disent qu'il est " l'enfant d'un sculpteur Athénien et d'une mère Bouddhiste ", a su traduire dans le stuc et le schiste (quelle beauté que ces reflets bleutés ! ) la PREMIÈRE REPRÉSENTATION HUMAINE DE BOUDDHA.
Ce Dernier nous offre l'image d'un " Apollon " qui traduit des canons esthétiques grecs : visage allongé, nez mince, cheveux bouclés et port du chignon ... voir dernière photo !
* " La magnifique stèle de Marane Dhéri " qui nous présente un Bouddha méditant dans sa grotte constitue un joyau en la matière !

* L'art du Ghandara révèle aussi son originalité dans sa manière de transcrire dans la pierre des thèmes profanes (cas unique dans la statuaire Bouddhique) à l'image des " Scènes de Banquet " qui sont autant d'occasions d'apprécier la finesse du travail de la pierre ... sublime témoignage d'un savoir faire ancestral !
* Les artistes formés à l'École Grecque nous ont aussi laissé toute une statuaire qui se marie à merveille avec les Stupas Bouddhiques : les " Chapiteaux à figure ( voir ci dessous) ", les " Pilastres ", les " Socles ornés de Centaures, d'Atlas ou de Dieux Barbus " en sont une parfaite illustration.

Cet art sublime qui se réfère quasi exclusivement à la représentation de la vie de Bouddha, sut en raison de sa situation géographique privilégiée (idéalement situé sur la route de la Soie) et du savoir faire de ses artistes, faire école jusqu'en Chine, Japon et Corée ... même si de l'intérieur il fut victime des invasions des Huns !

UN CONSEIL : Si comme moi, vous aimez le mélange des cultures alors partez à la rencontre de cette civilisation, symbole de douceur de vivre et de paix avec ses voisins ... le cadre du musée Guimet s'y prête à merveille même si l'approche élitiste (encadrés des plus rares et pour le moins incompréhensibles pour tout néophyte ) est à regretter !!!



mardi 3 août 2010

Exposition : EDVARD MUNCH ou " L'ANTI CRI " à La Pinacothèque de Paris.

Pour la première fois en France, une exposition d'envergure rend hommage au plus célèbre peintre danois : EDVARD MUNCH (1863-1944).
Si cet artiste lègua à la postérité une oeuvre emblématique " le Cri " , son parcours ne pouvait se résumer à ce seul chef d'oeuvre !
Aussi, la Pinacothèque de Paris a souhaité " réhabiliter à sa manière " , grâce à de nombreux collectionneurs privés (une particularité en soi) ce maître considéré au regard de l'histoire comme un " Artiste Maudit ".

DU MYTHE A LA RÉALITÉ ...

* Après avoir connu une enfance marquée par le sceau de la maladie ( la tuberculose ), de la folie (une soeur dépressive de manière chronique) et de la mort (disparition prématurée de sa mère, de sa soeur aînée et de son frère), l'artiste voit en l'art son seul salut : LA PEINTURE, LA GRAVURE et LA LITHOGRAPHIE s'apparentent à une Thérapie !
La très belle lithographie " Enfant malade en rose et rouge " datant de 1896 nous renvoie l'image de cette soeur malade dont l'agonie fut lente ...

* Pour échapper à ses angoisses existentielles, l'artiste épris de liberté et d'absolu, quitta sa Scandinavie natale et commença à voyager ... La France, l'Allemagne et l'Italie lui permirent de découvrir les différents courants picturaux qui révolutionnaient cette fin de XIX ème siècle. Edvard Munch puisa dans ces diverses influences ( à l'image de cette très belle toile aux accents impressionnistes " Femme au chapeau rouge sur le fjord " de 1891 ... voir ci dessous) mais de retour en Norvège il se résolut à peindre des Êtres vivants laissant transparaître des passions : " Il faut que la chair prenne forme et que les couleurs vivent " , se plaisait-il à dire !

Le maître avait trouvé sa voie, celle d'un " SYMBOLISME PERSONNEL " qui laissait échapper des couleurs exacerbées (des teintes vives pour traduire ses obsessions !) , des silhouettes fantomatiques pour révéler ses déboires sentimentaux ( ses lithographies des années1895/96 intitulées " le Baiser ", " Vampire II ", " Attraction I " et " Jalousie II ... à admirer ci dessous " nous montrent des Êtres tourmentés ! ), des visages émaciés aux yeux exorbités ( la lithographie nommée " Désespoir d'Alpha " de 1908/09 n'est pas sans rappeler le célèbre Cri !).

*Si Edvard Munch nous a dressé à travers son oeuvre un portrait sans fard de la société de son temps en nous révélant ses maux, il sut aussi à certains moments de son existence véhiculer l'image d'une certaine sérénité (une belle découverte qui pourfend bien des idées reçues !) que l'on retrouve dans certains de ses plus beaux portraits.
Le peintre sut de fait saisir mieux que quiconque l'âme de ses modèles à l'image de :
. " Garçon de Warnemunde " (1907) ... un morceau de bravoure à admirer ci après !
. " Portrait de Léopold Wondt " (1916) ... Du grand art !
. " Portrait d'Inger Barth (1921) ... un magnifique portrait de femme à admirer ci dessous !

Ce portraitiste put aussi s'adonner au thème du Nu lorsqu'il fut en mesure de payer ses modèles(il s'agit en soit d'une belle découverte !) ... en la matière trois joyaux ont illuminé ce rendez vous estival :" Puberté " (1914/16), " Nu Pleurant " (1914/19) et " Nu agenouillé " (1922).
LA POSTÉRITÉ ...
En nous laissant "une PEINTURE AVANT GARDISTE " , Edvard Munch suscita la désapprobation du Régime Nazi. Ces dignitaires excluaient en 1937 ses tableaux des musées allemands ... mais l'artiste pris sa revanche en léguant à sa mort un millier de tableaux ,4500 dessins et 6 sculptures à la ville d'Oslo (sa ville, appellation remplaçant le nom de Christiania) qui lui consacra un musée !




dimanche 1 août 2010

Un Chef d'Oeuvre au banc d'Essai : " L'ASSOMPTION DE LA VIERGE " Du TITIEN.

Le Titien, considéré à juste titre comme le plus grand artiste Vénitien du XVI ème siècle, a réalisé entre 1516 et 1518 pour l'église Franciscaine des Frari à Venise l'une des oeuvres les plus éblouissantes qu'il soit.

Ce joyau connu sous le nom de "RETABLE DE L'ASSOMPTION DE LA VIERGE " , qui
surplombe l'autel principal des Frari s'est apparenté dès sa réalisation à une oeuvre qui révolutionnait les canons esthétiques de son temps ...
Cette Vierge en majesté entourée d'anges qui semble flotter dans les Cieux est d'une légèreté qui rompt avec les représentations traditionnelles de Madones.
De plus, le Maître en digne défenseur de la couleur fait exploser les chromatismes : " sa Vierge " toute de rouge et de vert vêtue irradie littéralement et semble atteindre une perfection ! (à admirer ci dessous un détail des apôtres).


Ce chef d'oeuvre reprenait de surcroît un mythe fondateur de la cité lagunaire : la mythologie vénitienne prétendait en effet que Venise eut été fondée le jour de l'Annonciation !
Dés lors l'histoire de cette oeuvre se conjugua avec une admiration sans borne des plus grands artistes : Théophile Gautier, Charles Dickens, Gustave Flaubert, Félix Mendelssohn Bartholdy et André Malraux ont succombé à son magnétisme !
Richard Wagner connut pour sa part au contact de l'Assomption, un véritable choc qui lui inspira " les maîtres chanteurs ".

Vous l'aurez compris, cette oeuvre possède une aura unique et incomparable qui agit sur tout amoureux de l'art aussi je ne peux que vous inviter à partir à sa rencontre lors d'un prochain séjour à Venise et alors vous serez à votre tour " envoûté " (et c'est peu dire) par cet écrin que je considère comme le plus beau tableau du monde .