mardi 28 juin 2011

OPERA : " IL POSTINO "de Daniel Catan au Théatre du Chatelet.






Le compositeur mexicain Daniel Catan (1949 - 2011) a su avec ce quatrième opéra transposer avec brio (et c'est peu dire ! ) au niveau lyrique le film à succès " IL POSTINO " de Michael Radford (interprété par Philippe Noiret).


L'histoire nous transporte en Italie sur une île de pécheurs, lieu de refuge temporaire pour le grand poète engagé, Pablo Néruda.


De ce lieu "d' exil " , le prix nobel chilien de littérature découvre l'amitié avec un jeune facteur insulaire ... seul lien avec la civilisation !



L'opéra né à partir de cette histoire se confond avec une musique sublime (aux accents de tangos argentins) et une mise en scène éblouissante ...

Placido Domingo campe à merveille un Pablo Neruda idéaliste et amoureux des femmes alors que face à lui se dresse un jeune facteur interprété par Daniel Montenegro (jeune ténor des plus talentueux) désirant découvrir le langage de la poésie ...

Une véritable alchimie s'opère sur scène et l'ensemble des interprètes parvient à porter très haut les couleurs de l'art lyrique !






UN CONSEIL : Si vous souhaitez vivre à votre tour ce moment d'anthologie et je pèse mes mots, alors essayez de décrocher une place pour la dernière représentation parisienne du 30 juin ... frisson et émotion garantis !




dimanche 19 juin 2011

Exposition : " CAMILLE CLAUDEL, Entre Ombre et Lumière " à Sorgues (Vaucluse).

La ville de Sorgues, située à 12 Kilomètres d'Avignon, nous convie à (RE) découvrir par le biais de son nouvel espace culturel, tout le talent de CAMILLE CLAUDEL(1864-1943) ... artiste majeure auquel je voue une admiration sans égale !




Les 19 oeuvres prêtées par Madame Reine Marie Paris (Petite Nièce de l'artiste) nous plongent dans un univers d'ombre et de lumière, propice à révéler tout le génie de Camille ... Que nous soyons simple spectateur ou fervent admirateur, l'oeuvre de l'artiste dégage alors un magnétisme d'une puissance inégalée.
La magnifique scénographie rencontré lors de ce rendez vous Vauclusien semble de fait donner vie à ces bronzes éclairés par petites touches.




Accueilli par l'oeuvre Alfred Boucher (fondateur de la Ruche à Montparnasse qui fut le 1er à déceler le talent de Camille) représentant " Camille lisant ", nous plongeons de plain- pied dans un univers intime : celui d'une artiste qui voua sa vie à son art, la sculpture ... avant d'être foudroyée par l'indifférence de ses contemporains (20 ans de création suivi de 30 ans d'internement psychiatrique ! ).


. En signant à 18 ans le " portrait de la vieille Hélène "(fidèle servante de la Famille Claudel), l'artiste démontre qu'elle sait malgré son jeune âge révéler toute la beauté intérieure qui sait émaner de la vieillesse ... quel regard d'une profondeur rare !




. Les " deux portraits de son frère Paul " (à 16 et 37 ans) illustrent l'admiration qu'elle portait à ce dernier ... son petit Paul !

. La " valse " et " l'abandon " nous immergent dans un monde passionnel (mais oh combien destructeur) qui rime avec Rodin.

. Les " causeuses " semblent nous chuchoter une histoire au caractère intemporel ...

. " L'implorante " ,enfin, illustre la solitude de l'être ; Camille incarne alors une femme que l'amour a déserté et qui n'a plus qu'une arme, la supplication (sublime et tragique à la fois surtout lorsque l'on sait que cela relève d'un caractère autobiographique !

Un conseil: Partez à votre tour à la rencontre de cette artiste géniale si vous ne l'avez pas encore fait : il vous reste jusqu'au 30 juillet pour profiter du très bel intermède de Sorgues.






mercredi 15 juin 2011

Exposition : " REMBRANDT ET LA FIGURE DU CHRIST " au Louvre.

Le musée du Louvre qui possède les " Pèlerins d'Emmaus " chef d'oeuvre de 1648 de Rembrandt (voir ci dessus), nous invite à découvrir la quête du maître hollandais en matière de représentation du Christ : A quoi pouvez ressembler le Christ dans les Pays Bas du XVII ème siècle ?

Dans un contexte de tolérance religieuse, Rembrandt qui était protestant va apporter un regard novateur en recourant à des modèles issus notamment de la communauté juive ...voir ci dessous " Portrait d'un jeune juif " (1663 - The Kimbell Art Museum, Forth Worth).



Cette démarche rejette toute représentation traditionnelle du Christ (Christ en majesté) au profit d'un Fils de Dieu emprunt d'une profonde humanité !

En privilégiant l'émotion, le Maître Hollandais entend démontrer qu'il a réussi à surpasser les Maitres anciens (notamment Durer, Mantagna, Rubens ...).
Son magnifique " Christ sur la Croix " (1631 - Collégiale Saint Vincent, Le Mas D'Agenais - Lot et Garonne) constitue une véritable révolution en la matière ... l'artiste nous immortalise un Christ d'un réalisme saisissant : Quel visage ravagé par la douleur ! (voir ci après).

L'artiste poursuit sa quête au cours des décennies suivantes en réalisant une magnifique série de 7 " têtes de Christ " (exceptionnellement réunis à Paris !). Ces visages qui traduisent de multiples passions humaines (méditation, lassitude, apaisement, recueillement, ferveur ...) démontrent à n'en pas douter que l'artiste eut recours à un modèle vivant (juif ou pas le débat reste entier ! ) afin de donner ses traits à ceux du Christ.


La " tête de Christ" ( 1648/50 - Gemaldegalerie Berlin) traduit à merveille le sentiment d'apaisement (voir ci dessous).



Avant de vous quitter, je vous laisse découvrir à votre tour ce que considère comme le joyau de ce rendez vous parisien : " Le Christ " (vers 1657/61 - The Hyde Collection, Glens Falls New York) ... Un Jésus apaisé emprunt de douceur accentué par le clair obscur (ce visage et ces mains émergeant de l'obscurité sont tout simplement sublimes ! ).


Un CONSEIL : Ne manquez pas ce rendez vous exceptionnel ... vous avez jusqu'au 18 Juillet !





















mardi 7 juin 2011

Un Coup de coeur : " LE JARDIN - MUSEE ALBERT KAHN " à Boulogne Billancourt.

Le banquier ALBERT KAHN (1860-1940) fut un philanthrope qui oeuvra pour le respect de la diversité culturelle et un monde pacifié. Aussi, il dépêcha de 1909 à 1931 des opérateurs dans plus de 50 pays afin d'immortaliser un monde en pleine mutation et ce au moyen d'autochromes (1er procédé industriel de photographie en couleurs véritables).

Ses collaborateurs rapportèrent plus de 72 000 plaques autochromes (la plus importante collection au monde ! ) qui sont aujourd'hui la propriété du musée Albert Kahn.


Ce témoignage unique d'une époque révolue (début du XXème siècle) nous est présenté périodiquement par le biais d'expositions temporaires.

Actuellement, cette institution nous convie à un magnifique voyage dans le temps intitulé : " CLICHES JAPONAIS = 1908 - 1930, LE TEMPS SUSPENDU " (a l'affiche jusqu'au 28 août 2011).


Le pays du Soleil Levant qu'Albert Kahn visita par deux fois (une 1ère fois lors de son tour du monde en 1908) nous apparaît nimbé d'un charme subtil : " cerisiers en fleurs, jardins zen, sanctuaires Bouddhiste et Shintô (voir 1ère illustration de l'île Sanctuaire Shintô de Miyajima) nous sont restitués comme par magie au même titre que les modes de vie japonais (voir ci dessus et ci dessous les photos de Geisha et d'acteur ...) ".

Pour prolonger cette visite des plus enrichissantes, je ne peux que vous inciter à partir à la découverte des jardins éponymes qui évoquent eux aussi la diversité du monde : " Jardins Français, Anglais, marais, Forets bleue, dorée, vosgienne ... sans oublier les 2 jardins Japonais (un véritable petit coin de paradis de 4 hectares aux portes de Paris ! ) ".



UN CONSEIL : Prenez le temps de découvrir ce lieu synonyme d'évasion et de quiétude ...

























samedi 4 juin 2011

Exposition : " Chagall et la Bible " au Musée d'Art et d'Histoire du Judaisme.

Marc Chagall (1887-1985), artiste juif d'origine Biélorusse, devait laisser une empreinte unique dans l'histoire de l'art en s'attachant à promouvoir comme nul autre une oeuvre à caractère Biblique.
Le MAHJ revient sur ce parcours singulier en vous proposant une très belle exposition intitulée "CHAGALL ET LA BIBLE ".

* La Genèse : Illustration de la la Bible Hébraïque (1930 - 1956).


En répondant en 1930 à une commande de son ami et éditeur, Ambroise Vollard, Chagall ne sait pas encore qu'il va s'engager dans une aventure qui l'accompagnera jusqu'à la fin de son existence ...

L'artiste va puiser son inspiration dans l'Ancien Testament (essentiellement les Patriarches, les Guerriers, les Rois et les Prophètes), sa Biélorussie natale (les maisons de Vitebsk) et ses impressions de voyage en Terre Sainte (1er voyage en en Israel en 1931) pour nous délivrer une oeuvre d'une poésie somme toute personnelle ... à la frontière du reve !

En illustrant la Bible Hébraïque à l'aide de 105 gravures et de 40 gouaches (étude préalable à l'oeuvre), Chagall nous transporte dans un univers de grande liberté artistique : " abolition de la perspective, coexistence d'animaux et de personnages bibliques ".

Les trois premières illustrations de cet article datant toutes les trois de 1931 (provenant du Musée National Marc Chagall à Nice) illustrent à merveille la démarche de l'artiste ... Par ordre d'apparition, vous retrouvez : " Abraham pleurant Sarah " suivi de " Moise répand la mort chez les Égyptiens " ( quel regard ! ) et " Noé lache la Colombe " (à admirer ci dessous).


Marc Chagall ne se contenta pas d'illustrer la Bible Hébraïque éditée en 1956 par La Tériade (successeur d'Ambroise Vollard), il s'attacha par la suite à concevoir une oeuvre plus ambitieuse : " Délivrer un message Biblique ".


* Du message Biblique à l'universalité Chagallienne ...


L'artiste va choisir de délivrer par le biais de sa peinture un véritable message de tolérance.
Pour cela, il décide de bousculer la tradition en mêlant référence Chrétienne (multiplication des représentations du Christ crucifié pour alerter ses contemporains de la Shoah) et représentation du juif fuyant serrant contre lui le rouleau de la Torah (ultime trésor du peuple d'Israel) ...
Cette histoire de la Bible " revisitée " par un artiste Juif vise à réconcilier Juifs et Chrétiens.

" la Crucifiction en jaune " (1942/43 - Centre Pompidou ... ci dessous) et " la Chute de l'ange " (1923/34/47 - collection particulière en dépôt au Kunstmuseum de Bâle ... voir dernière photo)traduisent la portée oecuménique de l'oeuvre de Chagall.

Chagall achèvera ce cycle essentiel en réalisant de nombreux vitraux pour des lieux de culte de différentes obédiences (Juif, Catholique et Protestant) ... aussi, à travers son oeuvre, l'artiste appelle ses semblables a se retrouver au delà des différences religieuses : il défend en cela un message d'universalité.


UN CONSEIL : Il ne vous reste plus qu'une journée pour découvrir un " artiste engagé " au service d'une oeuvre ultime : la réconciliation des religions.






vendredi 3 juin 2011

L'ART DES JARDINS : " LE PARC DE BAGATELLE " à Paris.

Crée en 1775 (en seulement 64 jours ! ) à l'issue d'un pari entre Marie-Antoinette et son Beau frère le Comte D'Artois (Futur Charles x), cet écrin de verdure bordant le Bois de Boulogne à Paris s'apparente aujourd'hui à un " véritable paradis de la rose " : 10 000 rosiers issus de 1200 variétés.

Ce lieu a su magnifier la reine des fleurs au point de lui dédier chaque année un concours international des plus réputés ...

Partons dès à présent à la rencontre de ce lieu unique qui devrait vous procurer bien du plaisir !



UN CONSEIL : Ne ratez pas le cru 2011 qui se profile à grands pas ...