Un coup de coeur : LA VILLA MEDICIS ...Un Haut Lieu de La Culture Française à Rome.

Le Cardinal Ferdinand de Medicis, jeune homme amoureux de l'art et de la nature fit l'acquisition en 1576 d'une demeure au sommet de la Trinité des Monts.

Cet ecclésiastique (qui deviendra Grand Duc de Toscane à la mort de son frère) fit appel au grand architecte Bartolomeo Ammanati, lequel agrandit et embellit la propriété en la transformant en une magnifique villa ouvert sur un très beau jardin à l'italienne.
La façade orientale superbement décorée de bas reliefs dont certains proviennent de l'Ara Pacis (Autel de la paix sous l'antiquité) ainsi que les statues antiques ( provenant des collections Valle et Caprarica) et la fontaine de Mercure (reposant sur des boules, emblème de la famille Medicis) témoignent du luxe de cette demeure Princière ... A admirer en Photos !

Cette demeure resta aux mains de la Famille régnante du Grand Duché de Toscane (les Medicis puis les Lorraine) jusqu'à l'avènement de Napoléon Ier.

De fait dès 1802 , le destin de la Villa Medicis se conjugue avec celui de la France : ce lieu accueille l'ACADEMIE DE FRANCE à ROME.

Cette institution fit alors rayonner la culture française en accueillant de jeunes artistes français soucieux de se perfectionner dans la ville éternelle ; les " meilleurs " pouvaient prétendre à l'obtention du Prix de Rome ... et à un séjour de 4 ans à Rome (au sein de la villa).

Si d'illustres " Pensionnaires " (Ingres, Gounod, Carpeaux, Corot, Berlioz, Debussy, Balthus) ont laissé leur empreinte en ce lieu, la Villa Medicis continue d'écrire une des plus belles pages de notre Patrimoine en mutipliant les initiatives : Expositions, Rencontres, Colloques, Projections de films ...

Un conseil : Si vous visiter ce lieu extraordinaire profitez du panorama à 180° qui s'offre à vous ... certainement la plus belle vue sur Rome (du monunent dédié au Roi Victor Emmanuel II jusqu'à Saint Pierre de Rome) !

Un coup de coeur : LA VILLA FARNESINE à Rome ... ou L'Esprit de La Renaissance.

Construite au XVI ème siècle entre la via della Lungara et les berges du Tibre, cette luxueuse
villa répond aux exigences d'un homme immensément riche : AGOSTINO CHIGI.
Ce banquier Siennois, proche de la Papauté, fit appel au grand architecte Baldassare Peruzzi pour donner vie à son rêve : un palais qui allie équilibre et raffinement autour d'un jardin à l'italienne ... voir la dernière photo !

Il nous reste aujourd'hui un écrin sublime ou quelques uns des plus grands peintres de la Renaissance ont laissé leur empreinte ...

* Raphael nous a livré dans cette demeure de rêve certains de ses plus grands chefs d'oeuvre dont " Le Triomphe de Galatée " que je vous invite à admirer en photo ( l'avant dernière) dans la loggia éponyme, sans oublier la magnifique fresque illustrant " Les Noces d'Amour et de Psyché " ainsi que " Le Repas des Dieux " dans cette autre loggia dont je vous invite à admirer un détail à travers la 3ème illustration !

* Sebastiano del Piombo illustra pour sa part " Les Métamorphoses d'Ovide " ... dont une magnifique tete de jeune homme (tout simplement sublime ! ).



* Baldassare Peruzzi ne se chargea pas seulement de la construction, il décora la " Salle des perspectives " en représentant des vues de perspectives urbaines et champêtres ... à admirer ci dessus !

* Giovanni Antonio Bazzi dit Le Sodoma se chargea de la chambre à coucher du maître des lieux et nous laissa une fresque qui constitue un pur enchantement " Les Noces d'Alexandre Le Grand et de Roxane " ... voir la 1ère illustration !

Vous l'aurez compris, cet endroit voué dès sa construction aux "délices terrestres et spirituels " (pour reprendre un qualificatif de l'époque) fait raisonner quatre siècles plus tard cette magie voulue par son concepteur : " L'Esprit de la Renaissance " ... et c'est en cela que cet endroit est unique et intemporel !

Un conseil : Lors d'une prochaine escapade à Rome, sortez des sentiers battus et partez à la rencontre de ce lieu (sachant que ce dernier ne se visite que le matin ! ) ... Prolonger votre visite par la découverte du quartier de Trastevere ou " La Rome Villageoise " se dévoile à quelques encablures du Tibre (Magique ! ).

Exposition : " LE CARAVAGE (1571-1610) " à La Scuderie del Quirinal à Rome.

La Capitale italienne à décidé de célébrer avec faste le 400 ème anniversaire de la mort de l'un des plus grands peintres de l'histoire de l'art : Michelangelo Merisi dit LE CARAVAGE.

Cet artiste majeur du XVIIème siècle, originaire de Lombardie (région de Milan), fut soutenu de son vivant par plusieurs grands mécènes dont le Cardinal del Monte.
Toutefois, l'histoire de l'art a préféré identifier ce génie à " UN PEINTRE MAUDIT " ... coupable d'un meurtre en 1607. Cet acte condamna le Caravage à la fuite (Naples, Malte, Sicile) jusqu'à une mort prématurée (39 ans) dans des circonstances mystérieuses sur une plage de Toscane à Porto Ercole.

Si son existence fut faite d'ombre (réputation sulfureuse en raison de ses moeurs), cet artiste réapparaît en pleine lumière grâce à la Scuderie del Quirinal (Anciennes Ecuries Papales) qui réunit en ce printemps 2010 une vingtaine de chefs d'oeuvre incontestés sur la centaine qu'on lui prête ... certaines oeuvres non retenues font encore l'objet d'interrogation de la part d'éminents spécialistes!

Ces oeuvres issues des plus grandes institutions muséales internationales (MET de New York,
LERMITAGE à Saint-Petersbourg, Gemaldegalerie de Berlin, National Gallery de Londres etc)sont venues nous révéler toute LA BEAUTE DU CLAIR OBSCUR (technique picturale visant à accentuer le sens d'un tableau en jouant sur la lumière) du Caravage.

Une telle confrontation vous laisse sans voix tant la virtuosité de l'artiste atteint des sommets ...
Mon inclinaison s'est portée plus particulièrement sur :

* " Le jeune homme à la corbeille de fruits " ( 1593) de la Galerie Borghèse à Rome ... une oeuvre pleine de sensualité que certains qualifieront de dérangeante : voir ci-dessous !

* " Les Musiciens " (1595/96) du M.E.T de New YORK ... tout simplement sublime : voir 1ère photo !

* " La Mise au Tombeau " (1602/03) de la Pinacothèque Vaticane ... tout le tragique de la situation s'exprime dans l'attitude des protagonistes dont cette jeune femme qui lève les bras au ciel pour nous alerter de ce qui se passe de dramatique : voir ci dessous !

* " Les joueurs de cartes" (1596) de Fort Worth au Texas ... Le Caravage choisit l'instant ou un jeune homme va être victime de deux tricheurs : une version qui traduit tout le brio du maître

dont je vous laisse seul juge en la matière !

* " Judith décapitant Holopherne (vers1598) du Palazzo Barberini à Rome ... Résignation de la victime, Dégoût de la meurtrière face à son geste mais aussi Encouragement de la servante se mêlent dans cette oeuvre emblématique de l'artiste.

* " L'amour triomphant " (1601/02) de la Gemaldegalerie de Berlin ... un hymne à l'innocence revisité par le Caravage !

* " L'arrestation du Christ " (vers 1598) de la National Gallery de Dublin ... le Caravage nous peint le Christ acceptant avec résignation son sort : quel visage !

* " Le Repas d'Emmaus " de la Pinacothèque de Brera à Milan.

Cette deuxième version peinte en 1606 rompt avec celle de Londres (1601) en démontrant un coté sombre ou l'humilité et l'austérité transparaissent à travers les personnages ... un tel joyau suscite une émotion quasi identique à la vue des Mangeurs de Pommes de Terre de Van Gogh !

* Je terminerais par une oeuvre quasi prophétique : " David avec la tete de Goliath " de la Galerie Borghèse.

Cet ultime Chef d'oeuvre peint en 1610 nous révèle la détermination du jeune David qui porte triomphalement la tête du géant Goliath auquel le Caravage a prêté ses traits !

Un Conseil : Si vous n'avez pas la chance de découvrir cette exposition exceptionnelle, pour ne pas dire unique, (et je pèse mes mots en la matière), sachez que vous pourrez toujours vous consolez en partant à la rencontre du Caravage dans quelques unes des plus belles églises de Rome (Santa Maria del Popolo, Saint Louis des Français...) ainsi que certains Palais de la ville Eternelle (Musées du Capitole ...) : Alors Qu'attendez-vous !!!

Exposition : " PARIS, VILLE RAYONNANTE : Architecture et sculpture des églises parisiennes au XIII ème siècle " Au Musée de Cluny.

Paris devenue la capitale royale (Orléans l'ayant été auparavant), connaît au XIII ème siècle un essor démographique sans précédent (multiplication par 4 de sa population) accompagné d'une importante expansion économique.
Cette situation va conduire la capitale a entreprendre une politique de grands chantiers qui va aboutir à l'émergence du GOTHIQUE RAYONNANT.

Cette nouvelle forme d'art qui se répandit dans les quelques 60 églises parisiennes construites ou reconstruites au cours du XIII ème siècle s'apparenta à un véritable âge d'or.

* La Cathédrale Notre Dame incarne ce renouveau architectural et sculptural :
Les magnifiques têtes des Rois de Juda (ancêtres de la Vierge et du Christ) datant des années
1220/30 qui ornaient la façade occidentale de Notre Dame laissent apparaître pour certaines
des traces de polychromie .... preuve s'il en est que les façades des édifices étaient peintes au
Moyen Âge ! (voir photo ci dessous).
La statue d'Adam de provenance identique et datant des années 1260 constitue aussi un
témoignage exceptionnel de l'art des sculpteurs de cette époque ... le port élancé d'Adam lui
confère une réelle grâce digne d'une statue antique ! (voir première photo).


* L'abbaye de Saint Denis connaît elle aussi un nouveau départ à travers la reconstruction de sa
nef dès 1231. Cet élan s'accompagne d'une volonté d'assurer la primauté du décor sur la
structure. Aussi, le XIII ème siècle symbolise l'émergence du décor végétal (clefs de voûte,
chapiteaux, trilobes, quadrilobes, oculi, gâbles, pinacles, crochets) en matière artistique.
La magnifique clef de voûte (1280/90) à décor de masque feuillu constitue un joyau hérité du
chantier de Saint Denis (voir en image ci dessous).



* La Sainte Chapelle construite de 1239 à 1248 pour abriter un ensemble de reliques de la
Passion (dont la Couronne d'épines acquise par Saint Louis) s'apparente elle aussi à un édifice
emblématique du Gothique Rayonnant.
Les statues de Saint Jean et de l'apôtre dit Mélancolique (voir photo) incarnent à merveille cet
art du XIII ème siècle.

Cet art a su de surcroît s'étendre aux autres formes d'art : l'enluminure (Bibles, Psautiers,

Vies de Saints...), l'orfèvrerie ( Reliquaire à l'image de celui des Saints Julien, Lucien et Maxien provenant de la Sainte Chapelle ... et datant de 1261/62), l'ivoire ( à l'image du magnifique triptyque du dernier quart du XIII ème siècle provenant de l'église Saint Sulpice), le mobilier

au point que l'on puisse parler " d'Art Total " !

Un conseil : Une visite au sein du Musée National du Moyen Âge est une expérience unique qu'il

convient de savourer pleinement en partant à la découverte de ses chefs d'oeuvre dont la magnifique tenture " La Dame à la Licorne " (un ensemble de 6 tapisseries) qui constitue un must

absolu !

Exposition : " LES GRANDS MAITRES ESPAGNOLS DE LA COLLECTION PEREZ SIMON, Du Greco à Dali " Au Musée Jacquemart-André.

Le musée Jacquemart- André accueille en ce printemps 2010 l'une des plus belles collections d'Amérique Latine : La Collection PEREZ SIMON.
Cette collection constituée depuis les années 1970 par un important homme d'affaires mexicain
d'origine espagnole, nous est présentée à travers un florilège de la création artistique espagnole.
Ce rendez-vous parisien qui rassemble quelques 50 tableaux sur quatre siècles " Du Greco à Dali " s'apparente à une occasion rare de découvrir la richesse de cette grande École de peinture Européenne.

Parmi les joyaux qui sont venus nous illuminer, certains sont dus aux plus grands noms de la peinture :

* José de Ribera : " Saint Jérome (1648)
Cette oeuvre dégage une humanité qui s'exprime à travers un regard qui ne peut que nous
émouvoir ... voir dernière photo !

* Bartolomé Esteban Murillo : " Immaculée Conception " (1670/1675)
En recourant au thème religieux, l'artiste cherche à exprimer un art au service de la Contre
Réforme (réaction de l'église catholique face au protestantisme ... en utilisant l'art).


* Joaquim Sorolla : " Soleil du matin " (1901)
Le maitre impressionniste retranscrit magistralement une scène de retour de pêche baignée
de lumière (une constante chez ce peintre) ... voir avant dernière photo.

* Salvador Dali : " L'ascension du Christ "(1958)
Cette toile nous fait pénétrer dans l'univers surréaliste du maître ... Quand Gala et le Cosmos
se rencontrent !




D'autres oeuvres dues à des artistes moins connus du grand public s'apparentent à de véritables coups de coeur :

* Federico Godoy : " La Balançoire " (1899/1900)
Cette oeuvre se veut un hymne à la douceur de vivre ... Sublime !

* Hermen Anglada Camarasa : " Féria de Valence " (1907)
Ce chef d'oeuvre que vous pouvez admirer ci dessous traduit à mes yeux l'influence de
Gustave Klimt (richesse de la décoration des vêtements) et semble incarner un joyau de l'art
nouveau.


* Laureano Barrau Bunol : " Après le bain " (1913)
En reprenant le thème de la baigneuse, l'artiste démontre sa maîtrise dans le traitement des
jeux d'eau et de lumière ... voir première photo !

* Julio Romero de Torres : " Portrait d'une belle inconnue Cordouane " (1925/1930)
En signant ce magnifique portrait de femme au regard envoûtant, l'artiste nous a laissé une
icône à l'image de Mona lisa ... la deuxième photo en atteste !








Un conseil : Pour ceux qui n'auront pas la chance de voir cette très belle exposition à Paris, sachez qu'elle ira faire un petit tour du coté de Québec (au musée des beaux arts) ... alors vous n'avez plus d'excuse !

Permettez-moi une fois n'est pas coutume de finir cet article par les propos du collectionneur lui
même : " L'art rend l'homme meilleur ".