La Capitale Normande attira dans son sillage de grands noms de l'impressionnisme (Monet, Pissarro, Gauguin) à la recherche d'un lieu alliant MAJESTÉ DU SITE, RICHESSE ARCHITECTURALE et PAYSAGE INDUSTRIEL.
Ces artistes vinrent entre 1872 et 1898 à la rencontre de la Ville aux 100 Clochers (ma ville natale ...) pour "magnifier" cet endroit et lui permettre d'incarner UN LIEU EMBLÉMATIQUE DE LA PEINTURE MODERNE !
* Monet (qui passa son enfance au Havre) sut capter avec un talent incomparable la beauté de la Seine ... l'artiste nous peint ce fleuve comme une mer sous des ciels sublimés : Sa " Seine à Rouen peinte " en 1872 (aujourd'hui au Musée Shizuoka au Japon) est une véritable invitation au voyage aux longs cours !
L'artiste reviendra en 1892 et 1893 pour nous laisser l'un des plus beaux cycles de l'histoire de la peinture : " LA SÉRIE DES CATHÉDRALES ". Ce qui fut perçu par son auteur comme un chantier titanesque nous est aujourd'hui restitué dans toute sa splendeur grâce aux 11 vues (sur les 30 peintes à l'époque) qui ont fait le voyage ...
Le maitre , qui inventa l'impressionnisme en Terre Normande avec sa vue du Port du Havre " impression soleil levant ", sut retranscrire comme nul autre sur la toile la façade occidentale de l'une des plus belles Cathédrales Gothiques (désolé pour le chauvinisme !) en fonction de des fluctuations de la lumière du jour. Il sublima ainsi ce vaisseau de pierre auquel il donna un langage purement personnel : " effet du matin ", "effet du soleil " , " harmonie (blanche, bleu et or, grise, brune) ".
Face à une telle confrontation que l'on peut qualifier de véritable " Révolution " picturale pour reprendre la formule de Georges Clémenceau ( grand ami du peintre), je reste sans voix ...
Comment ne pas être " terrassé " par la force qui se dégage de cet ensemble unique !
Quelle délectation que de pouvoir admirer le temps d'une exposition " Portail de la Cathédrale de Rouen, effet du matin " (du Getty Museum de Los Angeles ...voir 1ère photo !), " Portail de la Cathédrale de Rouen, soleil " (du Museum of Fine Arts de Boston), " La Cathédrale de Rouen " (Musée Narodni à Belgrade) et ce à coté de variantes qui font la fierté d'institutions hexagonales (Orsay, Marmottan).
* Pissarro fut lui aussi subjugué par la beauté du lieu qu'il immortalisa lors de 4 séjours.
En 1883, il peignit plusieurs endroits emblématiques de la ville ( le cours la Reine, la cote Sainte Catherine, la place Lafayette, vue des berges de la Seine).
Sa " Place Lafayette, Rouen " de la Courtauld Gallery à Londres (voir ci dessus en photo !) continue de me fasciner tant la charge émotionnelle est importante !
L'artiste qui vit " Rouen aussi belle que Venise " revint en 1896 et 1898 pour trouver de nouveaux sujets à offrir à Durand-Ruel (Marchand d'art défenseur des impressionnistes) qui désirait organiser une exposition en son honneur dans sa galerie.
De là, jaillira sa " SÉRIE LES PONTS DE ROUEN " : Une grande partie des 15 toiles peintes à l'occasion sont venues nous éblouir à l'image du " Pont Boieldieu à Rouen, soleil couchant " (1896) du Museum and Art Gallery de Birmingham ( Une splendeur à admirer ci dessous !) et du " Pont Boieldieu, Rouen, Effet de Brouillard " de la Collection Perez Simon de Mexico (1898).
Pissarro s'attacha aussi à rendre hommage au paysage industriel à travers des toiles mettant en scène les quais et les docks : " Quai de la bourse, Rouen, soleil " (1898) de la collection Linda Gale Sampson et " la Seine à Rouen, Saint Sever, fumées " (1896) du M.E.T à New York n'ont pas fini de m'émouvoir !
* Gauguin, qui perdit son emploi d'agent de change, vint avec femme et enfants à Rouen en 1884 (sur les conseils de son ami Pissarro) avec l'espoir de pouvoir vivre de son nouveau métier ...
"Cet artiste qui se cherche " nous laissa une trentaine de tableaux (pour la plupart des paysages et des vues du quartier Beauvoisine) qui traduisent une vision ralentie de la ville ... ce qui tranche avec le travail de ses illustres confrères !
" Rue jouvenet à Rouen " de la Fondation Carmen Thyssen Bornemisza à Madrid nous apparaît comme un petit joyau que je vous invite à admirer ci dessous !
* Si Rouen suscita l'engouement d'illustres représentants de la peinture en plein air , elle fut aussi à l'origine d'une véritable école de peinture " L'ÉCOLE DE ROUEN " qui connut son heure de gloire au cours des années 1880-1890 grâce à quatre artistes locaux : Léon Jules Lemaitre (Ses tableaux à dominante de gris constituent un hommage appuyé à la ville de mon enfance ... son " Pont Corneille , temps de pluie " (1891) du Musée des Beaux Arts de Rouen est tout simplement sublime (illustration ci dessous) : l'artiste réussit à rendre palpable l'averse qui se répand sur la ville !) ; Joseph Delattre (ses " Wagons sur le quai à Rouen, effet gris " - collection particulière, sont divins !), Charles Fréchon (cet artiste revisite le pointillisme dans ses oeuvres à l'image de " Rouen, le pré-aux-loups " (1893-1894) du musée de Louviers) et Charles Angrand.
Grâce à rendez vous exceptionnel, une Ville aux attraits incomparables (mais bien souvent occultés) a su retrouver la voie de la lumière (il s'agit là d'une juste réhabilitation) ...
C'est très agréable de te lire après avoir vu cette exposition. De retour à la maison, la température s'annonce aussi chaude qu'à Paris pour la semaine. Toutefois, la climatisation nous permet de bien dormir. Merci encore pour l'accueil et au plaisir de vous revoir bientôt.
RépondreSupprimerBonjour Manon,
RépondreSupprimerJ'espère que le retour n'a pas été trop difficile...
Cela étant dit, il est vrai que ce fut un plaisir partagé que de pouvoir visiter ensemble cette magnifique expo.
Amitiés
Laurent.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe vous informe de la parution le 2 juin 2010 de mon livre sur le collectionneur et mécène rouennais François Depeaux.
Vous pouvez consulter pour de plus amples renseignements mon site Internet à l'adresse www.francois-depeaux.fr
Merci et à votre disposition.
Marc-Henri Tellier
Bonjour monsieur Tellier,
RépondreSupprimerMerci pour l'information.
Cordialement.
Laurent Lemarié.