lundi 10 décembre 2012

Exposition : " EDWARD HOPPER " au Grand Palais.

 EDWARD HOPPER (1882 - 1967), incarnation du réalisme américain est honoré pour la première fois à Paris au Grand Palais.
Ce rendez-vous incontournable servi par 160 oeuvres (huiles, aquarelles, gravures...) nous plonge dans un univers de solitude unique en son genre.



 *Avant d'incarner le "maître du spleen américain ", Edward Hopper fut un étudiant en art influencé par l'impressionnisme ... son professeur à la New York School of art, Robert Henri (adepte d'un réalisme inspiré de l'impressionnisme) et  ses 3 séjours parisiens (1906, 1909et 1910) eurent un impact décisif en la matière !


* De retour aux USA, l'artiste abandonna sa facture impressionniste au profit d'une peinture réaliste (1912 -1914), représentative d'une nouvelle génération d'artistes américains : des artistes engagés.
L'artiste entame alors une carrière qui le conduira à réaliser 100 toiles qui sont autant de chefs d'oeuvres au panthéon de l'histoire de l'art !

Permettez-moi dés à présent de partager avec vous quelques coups de coeur picturaux de cet intermède parisien ...

. 1914 : " Soir bleu " (New York, Whitney Museum of American of Art) ... A travers cette scène de genre qui constitue le premier succès de l'artiste, Edward Hopper  nous dresse un portrait sans fard de la société américaine : son clown a délaissé le rire au profit d'une sublime mélancolie !





. 1925 : " Maison près d'une voie ferrée " (New York, Museum of modern Art) ... L'artiste réussit à nous hypnotiser littéralement avec cette maison (nimbée d'une très belle lumière) qui semble devoir faire face seule à un monde en mutation (la voie ferrée symbolisant le progrès technique ! ).




. 1939 : " Ground Swell " (Washington, D.C, Corcoran Gallery of Art) ... Hopper délaisse sa mélancolie habituelle pour une scène de bonheur de vivre : des jeunes gens tiennent la barre par une belle journée ensoleillée !









. 1942 : " Les Noctambules " (The Art Institute Of Chicago) ... une toile emblématique qui résume à elle seule tout le génie du maître !



. 1952 : " Soleil du matin " ( Ohio, Colombus Museum of Art) ... Ce pur joyau que vous pouvez admirer en préambule incarne un artiste au sommet de son art !


UN CONSEIL : Ne Ratez sous aucun prétexte cette occasion unique car vous aurez la chance pour une fois de pénétrer de plein pied dans l'univers fascinant de ce " magicien " du vide, du  silence, de la fuite... qui invite le spectateur à s'imaginer l'insondable (tombée de rideau le 28 janvier 2013).

samedi 8 décembre 2012

Exposition : " CEZANNE ET LE PASSE " au Musée des Beaux Arts de Budapest.

 Le musée des beaux arts de Budapest nous invite à découvrir l'influence des maîtres anciens dans l'oeuvre de Cézanne : " CÉZANNE ET LE PASSE ".
Avant d'incarner l'un des pères de l'art moderne, Cézanne reçut comme beaucoup d'artistes une formation classique ...

* L'héritage d'Aix en Provence ...
Au musée Granet, haut lieu de la culture provençale, le jeune Cézanne connut son premier choc pictural à travers " les joueurs de cartes " des Frères Le Nain (1635). Cette scène de genre devait influencer durablement l'artiste en herbe qui en fit un de ses sujets de prédilection au cours des années 1890. Deux versions (celles du M.E.T à New York à admirer ci dessous et celle du Musée d'Orsay) sont venues nous illuminer en la matière !



* Paris, à l'école des Grands Hommes ...
En montant à Paris, Cézanne découvre le Louvre qui constitue alors une véritable mine d'or ...
Le jeune homme copie alors les Maîtres de la Renaissance (Luca Signorelli, Michel Ange et Raphaël) dont l'influence est perceptible dans la " série des Baigneurs "!


Cézanne nourrit à la même époque une admiration pour plusieurs Maîtres du Siècle des Lumières (Watteau, Chardin) ... En réalisant " L'Arlequin (1880/1890 - Washington, National Gallery of Art) ", l'artiste rend hommage à une toile célèbre " le Gilles " du Maître de Valenciennes : une même mélancolie a su traverser les âges !
Cézanne reprendra en outre à son compte le genre de la nature morte au point dans faire une véritable marque de fabrique : " le buffet (1877/1879 - musée des beaux arts de Budapest ... voir ci dessous) " qui institue un véritable dialogue avec Chardin, constitue un pur joyau en la matière !



L'artiste se nourrira enfin de l'héritage de grandes figures du XIX ème siècle (Goya, Delacroix et surtout Courbet) ... Grâce à ce chantre du réalisme il découvre le paysage, genre qui constituera un véritable fil conducteur pour le peintre d'Aix : " la montagne Sainte Victoire avec un large pin  (1887 - Londres, Courtauld Gallery ) " résume à merveille la symbiose entre un artiste et son sujet (tout un programme en soi ! ).



Un Conseil : Pour tous les inconditionnels de Cézanne, sachez que le musée des beaux arts de Budapest vous propose une occasion rare de partir à la rencontre de cet artiste majeur de l'histoire de l'art ... voyage magnifié grâce à une centaine d'oeuvres (pertinentes) provenant des plus grands musées du monde !