dimanche 27 décembre 2009

Exposition : " Fernand Pelez (1848 - 1913) - La parade des humbles " au Petit Palais.

Le musée du Petit Palais rend un hommage appuyé à Fernand Pelez, peintre montmartrois injustement tombé dans l'oubli depuis près d'un siècle.
Cet artiste qui connut une formation académique (Beaux arts et Académie Julian) décida dès les
années 1880 de consacrer son art au service des plus démunis : l'observateur des misérables.
Cet hidalgo (descendant de la noblesse espagnole par sa mère) des Batignolles (son quartier)n'aura de cesse de nous dresser un portrait sans fard de la société de son temps.
Derrière la Belle Epoque et l'avènement de l'ère industrielle se cachent des maux bien réels :
misère, charité, monde ouvrier aux abois ...
Ce monde sans pitié est illustré magistralement par l'artiste à travers des portraits de femmes,
d'enfants, de laissers pour compte.





Ces tableaux qui apparaissent comme de véritables manifestes ne peuvent que nous émouvoir .
* "la blanchisseuse endormie" s'apparente à un beau portrait de femme du peuple se reposant après un dur labeur...(voir en photo).
* les nombreux portraits d'enfants miséreux (thème récurrent dans l'oeuvre de l'artiste) dénotent les influences de Murillo et du peintre Bastien -Lepage.
Ces peintures sombres à l'image de la "première cigarette"(magnifique portrait d'enfant dont une version se trouve à Montréal!), "du marchand de violettes"(chef d'oeuvre portant la misère à son paroxysme ...voir photo), "du marchand de citrons"(tableau symbolisant la tristesse en haillons), "un nid de misère"( 2 enfants recroquevillés sur une paillasse de fortune ... voir photo),
"sans asile"(une famille de miséreux ...voir photo) ... démontrent qu'en cette fin de XIXème siècle le travail des enfants perdure malgré la loi de 1874 (interdiction du travail des enfants de moins de 13 ans) et l'avènement de l'école obligatoire en 1882 (loi Jules Ferry).

* "les saltimbanques"(voir un détail en photo) démontrent que le monde du cirque est lui aussi touché par l'incertitude du lendemain : derrière ces visages qui tentent de nous faire rire se cachent bien des grimaces et des larmes.
* "les danseuses" et "les petites figurantes" nous font pénétrer dans le monde des coulisses de l'opéra Garnier. Contrairement à Degas qui nous présente des ballerines vêtues de jolis tutus,
Fernand Pelez nous alerte sur le sort peu enviable des enfants artistes : ce sont les derniers misères de Pelez.






dimanche 20 décembre 2009

Exposition :" VINCENT VAN GOGH : ENTRE TERRE ET CIEL - LES PAYSAGES." au Kunstmuseum à Bale (en Suisse).

Pour la première fois au monde une rétrospective revient sur le thème du paysage dans l'oeuvre de Van Gogh. Les quelques 70 chefs d'oeuvre venus du monde entier nous emmènent sur les traces du peintre hollandais en nous faisant revivre les différentes étapes de sa vie : DE NUENEN à AUVERS SUR OISE.

De 1883 à 1885 , Vincent peint sa Hollande natale en digne héritier de l'Ecole de La Haye. Les tons bruns et terreux jalonnent ses oeuvres : " le travail des champs" (qui traduit l'influence de Millet), "l'allée en automne"," le jardin du Presbytère de Nuenen", "champs de fleurs en Hollande " (voir photo) ... se veulent un hymne à la vie paysanne.


De 1886 à 1888, il part rejoindre son frère Théo à Paris. Sa peinture se libère et s'éclaircit au contact des maîtres impressionnistes (notamment Pissaro et Gauguin) ; l'artiste fait dialoguer
de manière innovante les couleurs : le bleu se marie à l'orange alors que le rouge épouse le vert.
Des tableaux comme le triptyque "Bords de Seine à Clichy (réuni exceptionnellement à Bâle en cet été 2009 ... et dont on peut admirer un des composants ci dessus!)"," le moulin de la galette (de Berlin)"," l'entrée du parc de Voyer D'Argenson à Asnières (de Jérusalem... quelle belle découverte en la matière!)" ... témoignent de l'émergence d'une palette éclatante.

De 1888 à 1889, Van Gogh part pour Arles pour découvrir une lumière recherchée. Cette étape lui permet de créer des séries aux couleurs intenses qui gardent toujours pour thème la vie rurale :
"le champ de blé (Honolulu)", "moisson en Provence (Jérusalem)", "la plaine de la Crau à Arles (
Fondation Courtauld à Londres ... un pur chef d'oeuvre avec ce ciel splendide : voir la photo !)"...
sans négliger pour autant les sujets de la vie moderne : " vue d'Arles avec au 1er plan des iris (Amsterdam)", "l'entrée du jardin public d'Arles (Phillips Collection à Washington)", "la mer aux Saintes Marie de la mer (Amsterdam), "pont de Gleize sur le canal Vigueyret près d'Arles (Kanagawa ... quelle merveille que ces blanchisseuses qui communient avec l'eau !)".

A la suite du conflit qui intervient avec Gauguin, Vincent se sectionne le lobe de l'oreille gauche et choisit d'être interné à la maison de santé de Saint Paul de Mausole à Saint Rémy de Provence. Cet épisode qui durera jusqu'à mai 1890 conduira l'artiste à exprimer ses tensions intérieures à travers une peinture exacerbée : ses "oliviers dans les Alpilles (du Moma à New York ... voir la photo!)", tout comme "les cyprès (du Metropolitan Museum) traduisent un véritable déchaînement des éléments terrestres et célestes.



Face aux crises qui se succèdent à cette époque, l'artiste choisit de retourner dans le nord de la France et plus précisément à Auvers sur Oise pour être soigné par le Docteur Gachet (l'ami des impressionnistes).
Cet ultime voyage qui débutera sur les meilleurs auspices (l'artiste peindra quelques 75 toiles en 70 jours !) dont le "jardin de Daubigny (du Kunstmuseum ... voir la photo)", "Mademoiselle Gachet au piano (du Kunstmuseum), "champs de blé aux bleuets (Fondation Beyeler) ... s'achèvera par un acte de désespoir : le suicide de l'artiste.







Exposition : " VENISE, de Canaletto et Turner à Monet " à la Fondation Beyeler (à Bale en Suisse).







La Fondation Beyeler, haut lieu de l'art helvétique, a organisé cet hiver 2009 une exposition grandiose sur le thème de la fascination exercée par Venise au fil des siècles.
Ce rendez-vous exceptionnel a réuni quelques 150 toiles ( provenant du monde entier) des plus grands artistes des XVIII, XIX et début XXème siècles.
Des toiles de Canaletto, Guardi, Turner, Manet, Whistler, Sargent, Renoir, Redon, Signac sont venues nous éblouir l'espace d'un
instant ... je vous invite à découvrir un florilège des chefs d'oeuvre présentés (voir en photos) : une perception somme toute personnelle de Turner, un Palais des Doges immortalisé par Renoir , des gondoliers faisant la sieste par Sargent (on ne s'en lasse jamais !).






Cette manifestation nous a aussi convié à découvrir une grande partie de la "Suite Vénitienne"(ensemble de 37 toiles) peinte par Claude Monet en 1908 ... une première depuis 1912, date de l'exposition à la Galerie Berheim Jeune à Paris.
Le maître impressionniste a su nous traduire avec un brio incomparable tout le mystère qui se dégage de Venise. Ses versions du" Palais Ducal vu de Saint- Georges Majeur", du" Grand Canal"(à admirer en photo ... sublime !), du "Palais da Mula", du "Palais Contarini" (en photo...),
du "Palais Dario", de "la maison rouge", du "Rio de la Salute"... sont autant d'invitation au voyage et au rêve pour lieu qui allie magie et intemporalité.
Vous l'aurez compris, Venise est pour moi (mais aussi pour tout amoureux de l'art) un endroit unique qui se délecte sans modération ...aussi je vous invite à parfaire votre découverte en vous y rendant : vous serez alors émerveillé pour ne pas dire envoûté par le charme de la Sérénissime.





Exposition : " Le Bernin et la naissance du portrait sculpté de style baroque " au Musée des Beaux Arts du Canada à Ottawa.


Cet hiver 2009, la Capitale Canadienne a mis à l'honneur l'un des plus grands sculpteurs de l'histoire : GIAN LORENZO BERNINI dit LE BERNIN.
Cet artiste qui révolutionna la Rome du XVII éme siècle (conception de la Place Saint-Pierre,
réalisation du Baldaquin dans la Basilique Saint-Pierre, construction de la Fontaine des 4 Fleuves
sur la Piazza Navona ... ) fut aussi un maître dans l'art d'immortaliser dans la pierre ses contemporains.
Ce sculpteur sut extraire du marbre des portraits vibrants auxquels il insuffla la vie : les portraits du Pape Urbain VIII Barberini (du Musée des beaux arts du Canada) et de Costanza
Bonarelli (du Musée National du Bargello à Florence) en sont une parfaite illustration.
Le portrait de celle qui fut la maîtresse de l'artiste démontre toute la virtuosité du Bernin ; celui
ci sut mieux que quiconque capter les traits et surtout la personnalité de sa maîtresse , il nous reste aujourd'hui une image extraordinaire de cette Jeune femme (Voir la Photo) ... laquelle connut de son vivant un sort moins enviable.
Pour avoir trompé l'artiste avec le frère de ce dernier, la belle Costanza eut le droit à être défigurée par son artiste-amant ... comme quoi derrière tout artiste se cache un homme avec ses
faiblesses !

mercredi 9 décembre 2009

Exposition : " LES BUDDHAS DU SHANDONG " (Chine du VI ème siècle) au Musée Cernushi.



Le musée Cernushi ( institution consacrée aux arts asiatiques de la ville de Paris) nous invite à découvrir l'une des plus belles découvertes archéologiques de ces dernières années : les Buddhas de la ville de Qingzhou (Nord-est de la Chine).
Ces chefs d'oeuvre de la statuaire asiatique ont été mis à jour fortuitement en 1996 lors des fouilles du Temple de LONGXING.
Cette découverte de tout premier ordre pour l'histoire de la Civilisation Chinoise a permis de légitimer le rôle des Dynaties WEI (Wei du Nord : 386 à 534 puis Wei de l'Est : 534 à 550) et QI
du Nord (550 à 577). Ces dynasties nous ont laissé en héritage une statuaire synonyme de perfection ... (A Admirer en Photo !).
Les magnifiques Buddhas et Bodhisattvas "êtres promis à l'éveil" qui ont fait le voyage à Paris constituent véritablement un des sommets de la statuaire asiatique : présence d'une protubérance crânienne " USNISA ", représentation d'oreilles aux lobes distendus (témoignage
de leur ancienne position princière durant laquelle le Bienheureux portait de lourds ornements d'orfèvrerie) et surtout présence de drapés qui épousent avec subtilité une musculature délicate.
Un conseil : Si vous voulez poursuivre votre approche de la statuaire Chinoise partez à la rencontre des collections permanentes des musées Cernushi et Guimet (lequel renferme la plus
belle collection d'art asiatique hors d'asie).

dimanche 6 décembre 2009

Exposition : "Brueghel, Cranach, Grimmel - Acquisitions récentes " à la Galerie de Jonckheere à Paris.



La galerie De Jonckheere , spécialisée dans la peinture flamande , nous présente cet hiver 2009
dans sa succursale parisienne, un florilège de ses dernières acquisitions ... Avec la qualité comme
maitre mot !
Ce rendez-vous privilégié permet à tout amoureux de l'art de se délecter d'oeuvres jusqu'alors
jalousemement gardées dans des collections privées ... lesquelles illustrent quelques uns des plus grands noms de la peinture flamande.

Parmi les maîtres présentés mon intérêt s'est porté sur :

* PIERRE BRUEGHEL LE JEUNE (1564-1638)

Ce digne représentant de l'une des plus grandes familles de l'histoire de la peinture, nous invite
à découvrir deux oeuvres conçues en paire (fait des plus rares chez cet artiste) qui symbolisent
la douceur de vivre : "Retour de Kermesse" et "Repas des Paysans devant l'auberge"
... Du bonheur à l'état pur !


* LUCAS CRANACH LE VIEUX (1472-1553)

Ce maitre de la peinture allemande reconnu pour ses portaits au caractère étrange nous a
laissé un magnifique "portrait de jeune fille au chapeau rouge" . Ce chef d'oeuvre
probablement peint à la Cour du Prince de Saxe ne peut que nous éblouir ... A admirer
en photo !


* ABEL GRIMMER (1570-1618)

Cet artiste qui fut plébiscité de son vivant avant de tomber dans l'oubli ... est mis à l'honneur
à travers sa magnifique "série de 12 mois" qui traduit l'activité de ses contemporains au fil
des saisons. (Une très belle découverte !).

UN CONSEIL : Si vous êtes comme moi amateur de cette peinture venue du nord, offrez-vous un voyage dans le temps en partant à la rencontre du Kunst Historishes Museum à Vienne, vous serez tout simplement subjugué par la richesse de ses collections en la matière ... La plus
grande concentration au monde de " BRUEGHEL" vous y attend !

lundi 30 novembre 2009

Exposition :" Armand Guillaumin (1841-1927) : le dernier des impressionnistes..." à la Galerie Pierre Lévy à Paris.








La galerie Pierre Lévy à Paris rend hommage à Armand Guillaumin, impressionniste de la première heure méconnu du grand public mais néanmoins des plus talentueux.
Ce peintre qui fut l'ami de Cézanne, Pissaro et Van Gogh dut attendre de gagner à la loterie nationale (1892) la somme de 100.000 FF pour pouvoir se consacrer pleinement à sa passion pour la peinture. Il n'aura de cesse dès ce moment de voyager et d'immortaliser des endroits
qui lui sont chers ( la Creuse, le midi ... sans oublier l'Ile de France) à travers une vision très
personnelle de la couleur (ocre, orange, rouge prédominent) et de la lumière .
Ses recherches picturales susciteront l'intérêt des plus grands marchands d'art (Vollard, Durand-Ruel, Berheim Jeune ...) et de nombreux collectionneurs.
En 1926, il reçoit la consécration suprême avec une rétrospective au Salon d'Automne qui réunit
112 Oeuvres.
Il s'éteindra l'année suivante : " Il était le dernier impressionniste vivant ".
Parmi cette carrière des plus riches, je retiendrai quelques coups de coeur ... illustrés en photos.
* " Chemin à Damiette " (1883) ... un véritable chef d'oeuvre ou explose la couleur !
* " Epinay sur Orge (1885) ... l'influence de Pissaro est perceptible !
* " La cure à Vézelay " (1892) ... un impressionniste qui maîtrise la perception de l'eau et de ses
reflets à l'image de Monet !
* " Rivière du Bois des Roches " (1893) ... du grand art à l'état pur !

lundi 23 novembre 2009

Un coup de coeur :" Le Palais du Facteur Cheval " à Hauterives (dans la Drome).




Le département de la Drôme possède un joyau incomparable issu du travail et de la persévérance d'un seul homme, Ferdinand Cheval.
Ce facteur rural consacra 33 ans de son existence (et plus particulièrement ses temps libres !) à bâtir " SON PALAIS IDEAL " ou tous les styles de tous les pays et de toutes les époques sont
confondus et mêlés.
Ce chef d'oeuvre qui traduit les influences de la Bible, de la Mythologie Hindoue et Égyptienne, fut "consacré" par André Malraux lequel le déclara Monument Historique (1969) en tant que " SEUL REPRESENTANT EN ARCHITECTURE DE L'ART NAÏF ".
Il nous reste aujourd'hui un Palais féerique qui se répand autour de grottes et d'alcôves ... baigné
dans une végétation luxuriante.
UN CONSEIL : Si vous passez par Romans (Capitale de la Chaussure) , faites un détour par
Hauterives vous découvrirez que le rêve peut parfois devenir réalité ... et vous serez émerveillé par ce palais réalisé par le Facteur Cheval !


Un coup de coeur : La Villa Ephrussi de Rothschild à Saint Jean Cap Ferrat.


En 1905, la Baronne Ephrussi de Rothschild acquiert 7 hectares de terrain sur un promontoire situé à Saint Jean Cap Ferrat (station balnéaire adjacente à Nice). Cet achat au nez du Roi Léopold II de Belgique qui aurait volontiers agrandi le parc de sa villa voisine ... va permettre la réalisation d'un véritable paradis terrestre : 9 jardins tous plus beaux les uns que les autres vont éclore à l'issue de 7 ans de travaux.
Si les plus grands paysagistes se succèdent à son chevet, 10 architectes se relayent pour constituer "une folie d'inspiration vénitienne" ou le faste et le raffinement sont les maîtres mots.
Parmi les innombrables chefs d'oeuvre que recèle cette demeure citons :
* Le Salon Louis XVI avec son plafond peint par Tiepolo (provenant de l'hôtel Crillon !) et aux
tapisseries d'Aubusson illustrant les Fables de La Fontaine.

* Le Salon Fragonard qui nous fait pénétrer dans l'univers du Peintre de Grasse " femme semirant dans un cours d'eau ", " Danae visitée par Jupiter "... et de découvrir cet écrin du àBoucher " Jeune fille à la rose ".


* Le Salon d'Art d'extrême Orient qui présente des portes laque et or (XVIII) provenant du Palais Impérial de Pékin !


A n'en pas douter cet endroit légué à l'Académie des Beaux Arts à la mort de la Baronne (1934)
s'apparente à un " MUST ABSOLU " pour tout amoureux des jardins, de l'art et de la beauté ...
je ne peux que vous conseiller de partir à sa rencontre de préférence au printemps pour profiter pleinement de son cadre idyllique !

vendredi 13 novembre 2009

Exposition :" Rogier Van der Weyden (1400-1464)" au musée M de Louvain (en Belgique).











Cette ville universitaire Belge nous présente une rétrospective sur Rogier Van Der Weyden, enfant du pays qui fut considéré comme l'un des plus Grands Primitifs Flamands (début de la
Renaissance).
Ce maître excella comme nul autre dans l'art de rendre les états d'âme de ses personnages : "passion et émotion retenues". Cette marque de fabrique en fit un des artistes les plus recherchés de son temps : Ville de Bruxelles (Peintre Officiel), Cour de Bourgogne (Le Duc Philippe Le Bon et son Entourage), Élite du Brabant comptèrent au titre de ses Mécènes.
Cet artiste prolifique qui fit école à son époque s'illustra particulièrement dans deux genres :
* LES PORTRAITS DES GRANDS DE SON TEMPS.
Je ne me lasse pas du portrait laissé du Jeune Duc Charles Le Téméraire ; cette oeuvre d'atelier
conservée aujourd'hui à Berlin laisse transparaitre toute la détermination du modèle ... Quel Regard ! (VOIR PHOTO).
* LES SUJETS RELIGIEUX.
Ce thème fut des plus prisés par le peintre, lequel le déclina sous différents registres :
LES DIPTYQUES ...Celui de Philippe Croy constitue un chef d'oeuvre absolu tant les deux personnages sont habités par des émotions nobles ( foi pour ce magnifique portrait de jeune homme, tendresse d'une mère pour cette splendide vierge à l'enfant).
LES VIERGES A L'ENFANT...L'oeuvre d'atelier située de nos jours à Houston témoigne d'une
douceur et d'une tendresse intemporelle ! (VOIR PHOTO).
LES CONVERSATIONS SACREES...Ce thème de la représentation de la Vierge en compagnie de Saints sera repris après un séjour à Rome (1450). Il est illustré magistralement par "Marie Madeleine Lisant" : Ce joyau conservé à Londres est certainement à mes yeux le plus bel hommage rendu à la femme du XV ème siècle (Il est à noter que cette oeuvre n'est qu'un fragment d'un tableau intulé Vierge à l'enfant et six saints ... mais quel morceau !) (VOIR PHOTO).
LE CALVAIRE...Rogier van der weyden sait mieux que quiconque traduire la douleur de la vierge face au corps sans vie du christ : La Piéta que l'on retrouve aux musées royaux de Bruxelles nous laisse sans voix tant le caractère dramatique de la scène fait transparaitre le désespoir d'une mère.


Un conseil : Ne quittez pas Louvain sans avoir déambulé du coté du grand béguinage (lieu ou les femmes se retiraient du monde sans toutefois porter le voile), vous découvrirez un écrin emprunt d'une quiétude absolue... classé au patrimoine mondial par l'Unesco.

jeudi 5 novembre 2009

Exposition :" D'izmir à Smyrne, découverte d'une cité antique " au Louvre.



Dans le cadre de la saison de la Turquie en France, le musée du Louvre nous propose de découvrir le passé antique d'Izmir, autrefois connue sous le nom de Smyrne.
Cette cité qui fut fondée au IIIème millénaire avant Jésus Christ au pied du Mont Pagos,
s'apparenta à l'une des cités les plus brillantes d'Asie Mineure ...injustement éclipsée par ses voisines
Ephèse, Pergame et Milet.

Elle était dominée par son Agora ( magnifique place publique qui constituait un modèle du genre
à l'époque ) : Basilique, Théâtre , Odéon y avaient élu domicile. Les fouilles archéologiques entreprises depuis le XIX ème siècle ont permis de dégager de nombreux chefs d'oeuvre dont certains constituent le point d'orgue de l'exposition actuelle.
Certains de ces trésors archéologiques ont retenu toute mon attention :
. Les 3 statues Smyrniotes acquises par Louis XIV pour orner le Parc de Versailles : ces 3
joyaux illustrent les relations privilégiées existant entre la France et Smyrne, l'une des
principales "cités du Levant".
. La magnifique statue de Coré en marbre provenant du temple d'Athéna : un des exemples
les plus typiques du style de la Grèce de l'est à l'époque archaïque...qui semble nous regarder
pour l'éternité !
. La statue de Diadumène : cette magnifique terre cuite de Smyrne inspiré de l'un des chefs
d'oeuvre du bronzier Polyclète peut nous émerveiller grâce au prêt exceptionnel du
Metropolitan Museum ... VOIR LA PHOTO.
. Les magnifiques stèles funéraires : ces dernières qui se présentent sous forme de "stèles à
fronton" faisaient appel à un marbre provenant de l'île de Proconnèse ( Mer de Marmara )
et non des carrières de la région.

Grâce au concours du Louvre, la cité de Smyrne est "réhabilitée" et nous apparaît comme
l'une des cités les plus brillantes de la cote ionienne... laquelle devrait offrir dans les années
futures un parc archéologique de premier ordre dans le centre de Izmir.

samedi 31 octobre 2009

Exposition :" Renoir au XXème siècle " au Grand Palais.


Dès les années 1880, Renoir prend ses distances avec l'impressionnisme désirant renouer avec la tradition. Les grandes maitres (Rubens, Boucher, Watteau, Fragonard et Ingres) constituent dès lors une source inépuisable d'inspiration pour un artiste vieillissant et malade ...
L'artiste, perclus d'arthrite, part à la découverte de la lumière du sud de la France pour finalement s'y installer définitivement dès 1908 : acquisition du Domaine des Colettes à Cagnes sur Mer. Depuis ce havre de paix, l'artiste n'a de cesse de nous représenter son"REVE MEDITERRANEEN" : un Eden peuplé de Déesses (Vénus, Baigneuses...) et de Bergers.
Ce bonheur retrouvé l'amène à décupler sa "force créative" (quelques 700 tableaux sont peints
de 1908 à 1919, année de sa mort) et à "réinventer sa peinture" (découverte de nouveaux thèmes).
En privilégiant" LE THEME DU NU", le maître représente une femme idéalisée aux formes généreuses (hanches larges, poitrines opulentes) symbole de fécondité...Trois oeuvres en attestent particulièrement :
. " BAIGNEUSE " de Philadelphie (1904) ...voir en photo : du très grand art !
. "GRAND NU" du Musée d'Orsay (1907).
. " LA SOURCE" de Zurich (1906).
En représentant ses proches "PORTRAIT NOTAMMENT DE SES 3 FILS" (Pierre, Jean et Claude dit "Coco"), le peintre nous renvoie au monde de l'enfance, un univers qui lui est cher.
Parmi ces portraits attachants je vous citerai :
. "PIERROT BLANC" de Détroit (1901) ... Voir photo (Tout simplement sublime !).
. "JEAN RENOIR DESSINANT" de Richmond (1901).
. "LE CLOWN" du musée de L'Orangerie (1909).
Un cas à part : "GABRIELLE RENARD"... En multipliant les portraits de cette cousine d'Aline Charigot (son épouse) l'artiste trouve un modèle de choix (quelques 200 oeuvres la représentent!) mais aussi l'incarnation d'une femme aux multiples talents : gouvernante des enfants, assistante du maître, infirmière à ses heures.
Deux oeuvres la représentant méritent notre attention :
. "GABRIELLE LISANT" de Karlsruhe (1906).
. "GABRIELLE A LA ROSE" du musée d'orsay (1911)...Voir photo (Un très bel hommage à la femme).
En choisissant de révolutionner son art , Renoir fut porté aux nues par la génération montante de l'époque (Matisse, Picasso, Maillol, Bonnard) alors que dans le même temps le docteur Barnes achetait 180 oeuvres toiles de l'artiste pour garnir sa fondation de la banlieue de Philadelphie...

lundi 26 octobre 2009

Exposition :" CAMILLE CLAUDEL " au Chateau de Rivau en Touraine.







Ce château du Val de Loire tout droit sorti d'un conte de fée rend hommage à l'une des plus grandes figures de l'art : CAMILLE CLAUDEL (1864-1943).
Cette sculptrice de génie qui fut considérée pendant des décennies comme l'élève, la muse et l'amante
de Rodin connaît une réhabilitation depuis une vingtaine d'années grâce à l'engagement de Reine-Marie Paris (la petite nièce de l'artiste).
Cette historienne de l'art, qui a constitué la grande collection d'oeuvres de l'artiste, convie le visiteur lors d'expositions itinérantes (comme celle du château de Rivau) à pénétrer dans l'univers de Camille. Cette démarche nous permet de découvrir 16 oeuvres empreintes d'une "SENSIBILITE" et d'une "PUISSANCE INCOMPARABLE"... qui ne peuvent qu'émouvoir au plus profond de l'âme tout amoureux de la sculpture.
Chacune des oeuvres présentées nécessite un milieu propice "ENTRE OMBRE ET LUMIERE" pour pouvoir se révéler véritablement car l'oeuvre de Camille est à son image : elle veut aller vers la lumière (la reconnaissance) mais se trouve enfermée dans le monde des ténèbres(sentiment d'incompréhension, de vide, de manque ...) Tout cela en fait une oeuvre unique qui se conjugue avec "AUTOBIOGRAPHIE".
Parmi les oeuvres qui ont écrit l'histoire de sa vie, je vous invite à découvrir :
. "PAUL A 16 ANS"... ou toute l'admiration portée à un frère!
. "L'ABANDON " et la "VALSE" (voir la photo) symbolisent les années heureuses , celles de la passion avec Rodin.
. "FEMME ACCROUPIE" (voir la photo) et "JEUNE FILLE A LA GERBE" nous renvoient à l'artiste elle-meme.
. "LA VIEILLE HELENE" (voir la photo) et "CLOTHO"traitent de la vieillesse, sujet peu représenté à l'époque.

Pour parfaire la connaissance de cette artiste d'exception (que j'admire par dessus tout!), je vous invite à visiter deux endroits en particulier : LE MUSEE RODIN à Paris qui possède entre autre "LA
VAGUE" et "LES CAUSEUSES"(lesquelles traduisent l'influence Japonisante du début duXXème
siècle) sans oublier "LA PETITE CHATELAINE"(voir la photo ... mon plus beau coup de coeur : je ne me lasse pas d'admirer cet enfant qui nous regarde pour l'éternité !) ; LE MUSEE SAINTE CROIX à Poitiers qui abrite "LA JEUNE FILLE AUX YEUX CLOS"(cette terre cuite est tout simplement sublime) en attendant l'ouverture d'un musée qui lui soit dédié à l'horizon 2011 dans une ville qui l'a vu grandir ...NOGENT SUR SEINE!













Un coup de coeur : L'abbaye de Fontevraud

En 1101, un vaste ensemble monastique vit le jour à la frontière de trois provinces (Anjou, Touraine et Poitou) : L'abbaye de Fontevraud.
Ce haut lieu de spiritualité, qui étendit son influence sur l' Europe du Moyen Age, eut à sa tête 36 Abbesses (dont plusieurs de sang royal) lesquelles commandaient aussi bien des hommes que des femmes.
Ce lieu se chargea d'histoire au cours des XII et XIII èmes siècles en devenant la " NECROPOLE DES PLANTAGENETS" : Aliénor d'Aquitaine (reine de France puis d' Angleterre y finit ses jours), son époux Henri II Plantagenet y fut inhumé ainsi que son fils Richard Ier Coeur de Lion et sa belle fille Isabelle d'Angoulème. Du premier Empire à 1963, la cité monastique devint PRISON
CENTRALE et accueillit jusqu'à 2000 prisonniers.

Aujourd'hui, ce site constitue "UN DES JOYAUX DU VAL DE LOIRE INSCRIT AU PATRIMOINE MONDIAL DE L'UNESCO".
A ce titre nous pouvons admirer plusieurs chefs d'oeuvre :
. L'église abbatiale constitue un fleuron de l'art roman avec "son vaisseau de 90 mètres de
longueur" et abrite les gisants des Plantagenets (voir photo).
. La salle capitulaire (lieu essentiel dans la vie des moniales puisqu'on y réglait tous les
problèmes de la commmunauté : discipline etc) est décorée par un spendide cycle de fresques
relatant "les scènes de la Passion du Christ" du à Thomas Pot (artiste angevin du XVI ème)...
Ne ratez surtout pas cet endroit lors de votre éventuelle visite ! (voir photo).

UN CONSEIL : Après cette rencontre "artistico-spirituelle", partez à la découverte de plaisirs
terrestres ... en vous rendant à Turquant (village situé à 5 kilomètres de là), vous y découvrirez
un restaurant gastronomique "l'Helianthe" dans un cadre troglodytique (dépaysement et
saveur assurés)!

lundi 19 octobre 2009




Exposition :" L'atelier du Sculpteur René Letourneur" au Parc de Sceaux

Le musée de l'ile de france, situé dans le parc de Sceaux, rend hommage au sculpteur René Letourneur (1898-1990).
Cet artiste qui fut influencé par Rodin et Maillol obtint le grand prix de Rome en 1926 ; il profita
de son séjour dans la ville éternelle pour s'imprégner de la culture gréco-romaine et de la Renaissance (plus particulèrement Michel-Ange).
De retour en France, ce digne représentant de la sculpture figurative travailla principalement pour la commande publique (les deux bas-reliefs du théâtre jean Vilar à Suresnes, les sculptures
de la Seine et de l'Oise sur le Pecq...) en mettant à l'honneur le corps féminin.

Cet artiste qui taillait directement le marbre (venu de Carrare, Naxos ou Milan) nous a laissé une statuaire emprunte à la fois de "fermeté" et de "grâce"... qui s'apparente à un émerveillement de chaque instant !
Parmi les 70 oeuvres présentées dans cette reconstitution de l'atelier de l'artiste (qui vivait tout près à Fontenay aux Roses), certaines sont empreintes d'une magie indéfinissable :

. " La Nuit" : Ce bas relief sculpté en marbre rose est sublime !
. "Bacchus " : L'artiste revisite le mythe pour notre plus grand bonheur !
. " Mélancolie" : Ce corps qui s'abandonne à la sa rêverie est à mes yeux l'illustration d'un art
qui touche à la perfection... ce corps est magnifié par des courbes qui épousent
les nervures d'un marbre rose du Portugal !
. " La Danse" : Ce magnifique bronze traduit la torsion d'un corps...
. " Harmonie" : Cette oeuvre monumentale (commande en bronze du Conseil Général des Hauts
de Seine) reprend un des marbres phares de René Letourneur.

UNE PRECISION : POUR CEUX QUI VEULENT POURSUIVRE CETTE RENCONTRE AVEC LA SCULPTURE , PARTEZ A LA DECOUVERTE DE " REPERE .TV" VOUS Y RETROUVEREZ L'ADMIRATION PORTEE A CAMILLE CLAUDEL...

dimanche 18 octobre 2009

Exposition :" Pierre Soulages " au Centre Pompidou.

La magnifique rétrospective consacrée à Pierre Soulages (le plus important peintre de la scène
française) nous plonge dans l'univers "du peintre de la lumière et du noir".

Cet artiste majeur de l'abstraction âgé de 90 ans , nous invite a partir à la rencontre d'un univers
ébauché dés les années 1947/49 : époque des premières oeuvres peintes au brou de noix (une
couleur qui lui rappelle son enfance... son voisin menuisier l'utilisait pour teinter ses meubles)!
Au cours des décennies suivantes, ce maître va expérimenter les contrastes entre le noir et le blanc avant de trouver finalement sa pâte : L'INVENTION DE L'OUTRE NOIR (déceler le caractère lumineux qui se dégage du noir).

Cette révolution picturale invite le visiteur à un véritable "voyage" qui allie pureté, intensité, luminosité et intériorité... Cette invitation somme toute poétique peut être résumée par les vers de Léopold Sédar Senghor :"l'ineffable est suggéré non seulement par le ton mais encore par l'épaisseur de son grain, son brillant ou sa matité, sa densité ou sa fluidité".

Si comme moi, vous souhaitez entrer en comnunion avec une peinture qui a retrouvé toutes ses lettres de noblesse, n'hésitez pas un instant de plus... partez à la rencontre du monde suggéré par Pierre Soulages, vous serez conquis par son art !

POUR APPROFONDIR VOTRE APPROCHE ... DEUX ENDROITS A NE PAS MANQUER :
l'abbatiale Sainte Foy à Conques pour ses vitraux dessinés par l'artiste et le musée Fabre à
Montpellier qui possède la plus grande collection publique d'oeuvres du maître en attendant l'ouverture du musée qui devrait lui être consacré à Rodez (sa ville natale).

mardi 13 octobre 2009

Un coup de coeur : le Chateau de VAUX LE VICOMTE



Ce chef d’œuvre du XVII ième siècle (situé à 50 kilomètres au sud est de Paris) fut construit pour Nicolas Fouquet Surintendant des finances de Louis XIV.

Ce ministre fit appel aux plus grands artistes de son époque :

« LENOTRE CREA LES PLUS BEAUX JARDINS A LA FRANCAISE DE SON TEMPS,
LE VAU PRIT EN CHARGE L’ARCHITECTURE TANDIS QUE LE BRUN S’ATTACHA A LA DECORATION INTERIEURE (le Salon des Muses, Celui d’Hercule et la Chambre du
Roi) ».


Le 17 août 1661, le Surintendant des finances voulut éblouir son roi en le convient à une fête mémorable où participèrent 3000 convives…
Le jeune monarque, vexé de voir un tel déploiement de faste, condamna son ministre à la prison a vie et en confisqua le bien ! Par la suite le « Roi Soleil » S’INSPIRA de Vaux le Vicomte pour décréter la construction de Versailles…


Aujourd’hui plus de 3 siècles après sa construction, Vaux le vicomte continue d’incarner un chef d’œuvre de l’architecture et de l’art du jardin du XVII ième siècle.

UNE SUGGESTION : Lors de votre visite n’oublier pas de visiter les magnifiques cuisines du château …elles constituèrent une référence à leur époque et eurent comme maître d’œuvre un certain Vatel !