dimanche 27 décembre 2009

Exposition : " Fernand Pelez (1848 - 1913) - La parade des humbles " au Petit Palais.

Le musée du Petit Palais rend un hommage appuyé à Fernand Pelez, peintre montmartrois injustement tombé dans l'oubli depuis près d'un siècle.
Cet artiste qui connut une formation académique (Beaux arts et Académie Julian) décida dès les
années 1880 de consacrer son art au service des plus démunis : l'observateur des misérables.
Cet hidalgo (descendant de la noblesse espagnole par sa mère) des Batignolles (son quartier)n'aura de cesse de nous dresser un portrait sans fard de la société de son temps.
Derrière la Belle Epoque et l'avènement de l'ère industrielle se cachent des maux bien réels :
misère, charité, monde ouvrier aux abois ...
Ce monde sans pitié est illustré magistralement par l'artiste à travers des portraits de femmes,
d'enfants, de laissers pour compte.





Ces tableaux qui apparaissent comme de véritables manifestes ne peuvent que nous émouvoir .
* "la blanchisseuse endormie" s'apparente à un beau portrait de femme du peuple se reposant après un dur labeur...(voir en photo).
* les nombreux portraits d'enfants miséreux (thème récurrent dans l'oeuvre de l'artiste) dénotent les influences de Murillo et du peintre Bastien -Lepage.
Ces peintures sombres à l'image de la "première cigarette"(magnifique portrait d'enfant dont une version se trouve à Montréal!), "du marchand de violettes"(chef d'oeuvre portant la misère à son paroxysme ...voir photo), "du marchand de citrons"(tableau symbolisant la tristesse en haillons), "un nid de misère"( 2 enfants recroquevillés sur une paillasse de fortune ... voir photo),
"sans asile"(une famille de miséreux ...voir photo) ... démontrent qu'en cette fin de XIXème siècle le travail des enfants perdure malgré la loi de 1874 (interdiction du travail des enfants de moins de 13 ans) et l'avènement de l'école obligatoire en 1882 (loi Jules Ferry).

* "les saltimbanques"(voir un détail en photo) démontrent que le monde du cirque est lui aussi touché par l'incertitude du lendemain : derrière ces visages qui tentent de nous faire rire se cachent bien des grimaces et des larmes.
* "les danseuses" et "les petites figurantes" nous font pénétrer dans le monde des coulisses de l'opéra Garnier. Contrairement à Degas qui nous présente des ballerines vêtues de jolis tutus,
Fernand Pelez nous alerte sur le sort peu enviable des enfants artistes : ce sont les derniers misères de Pelez.






2 commentaires:

  1. très actif sur ton blogue mon cher.
    Bisous

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  2. bonjour Manon,

    Merci pour ton soutien.
    Bon réveillon par anticipation.
    Bises à toute la famille.
    Laurent.

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