samedi 18 décembre 2010

Un Chef d'Oeuvre au Banc d'Essai : " PORTRAIT DE LUIS MARIA DE CISTUE Y MARTINEZ par Francisco de Goya y Lucientes " au Musée du Louvre.

Au sein du département de peintures du Musée du Louvre, un magnifique portrait d'enfant nous illumine par sa grâce ...
Ce chérubin connu sous le nom de "LUIS MARIA DE CISTUE Y MARTINEZ " peint en mars 1791 par l'un des maîtres de la peinture espagnole, Francisco de Goya y Lucientes constitue un véritable éblouissement .
En immortalisant sur la toile le filleul (âgé de 2 ans et 8 mois) du Roi et de la Reine d'Espagne, l'artiste nous offre un véritable cours de peinture en mariant avec un talent rare le bleu nuit (vêtement de l'enfant) au rose acidulé (ceinture) !
Le maître espagnol parfait son chef d'oeuvre en l'entourant d'un léger halo digne du sfumato de Léonard de Vinci ce qui a pour effet de faire ressortir la beauté du modèle ... une vision de douceur intemporelle en quelque sorte !

La force d'attraction de ce tableau réside aussi dans le fait qu'il ne connut que trois propriétaires (la famille du modèle, le clan Rockfeller et le couple Saint Laurent - Bergé) qui l'on choyé comme leur enfant. L'homme d'affaires Français l'offrit généreusement au Louvre (en marge de la Vente de la Collection qu'il avait constitué avec Yves Saint Laurent) en 2009 et nous ne pouvons que nous féliciter de voir un tel joyau accroché aux cimaises du plus beau musée du monde.

UN CONSEIL : Lors d'une prochaine visite dans ce qui fut la Résidence des Rois de France, partez à la rencontre de cette oeuvre emblématique de Goya ... au même titre que la Marquise de La Solana !

dimanche 12 décembre 2010

Exposition : " Le Louvre invite Patrice Chéreau : LES VISAGES ET LES CORPS " .

Patrice Chéreau, homme de théâtre et cinéaste, a répondu à l'invitation du musée du Louvre en endossant l'habit de " commissaire d'exposition de peinture ".

Fruit de deux années d'errance au sein de la vieille institution parisienne, " LES VISAGES ET LES CORPS " nous font pénétrer dans un univers pictural qui oscille entre chasteté et obscénité tout en réussissant à provoquer de superbes émotions ...


Parmi la sélection d'oeuvres voulue par Patrice Chéreau, certaines m'ont plus particulièrement touchées à l'image de :

. " L'Etreinte " de Pablo Picasso (1903 - Musée de l'orangerie) qui constitue un magnifique corps à corps.
. " Vénus et l'Amour " de Lambert Sustris (vers 1550 - Musée du Louvre) ... ce peintre hollandais nous présente une Déesse qui n'a pas froid aux yeux comme vous pouvez en juger ci dessus !


. " Jeune Homme Nu " d'Hippolyte Flandrin (1863 - Musée du Louvre) ... ce corps recroquevillé qui constitue véritablement un canon en matière de Nu Masculin est à admirer avec l'illustration ci dessus !
. " Nu à la Baignoire " de Pierre Bonnard (1931 - Centre Pompidou) nous fait découvrir l'intimité de la Femme de l'artiste ... superbe !
. " Bethsabée au Bain tenant la lettre de David " de Rembrandt (1654 - Musée du Louvre) ... un magnifique portrait de Femme du à un Maître du Genre !
. " Saint Sébastien soigné par Sainte Iréne " de Francesco Del Cairo (Musée des Beaux arts de Tours) ...un portrait des plus touchants comme en atteste l'illustration ci dessous.

. " Portrait d'Homme dit l'Homme au Gant " du Titien (vers 1520 - Musée du Louvre) ... le Maître de la Renaissance Vénitienne à su saisir la psychologie du modèle : voir dernière illustration !
. " Autoportrait " du Tintoret (vers 1588 - Musée du Louvre) ... le regard pénétrant de l'artiste constitue une expérience à part entière : à admirer avec la 1ère photo de cet article.


UN CONSEIL : Si vous aimez comme moi les expériences uniques et hautes en couleurs, alors partez à la rencontre de ce florilège concocté par un Homme de goût ... Merci encore Monsieur Chéreau pour nous avoir ouvert les yeux en nous faisant (Re) découvrir des oeuvres à l'émotion intemporelle !



mercredi 8 décembre 2010

Exposition : " RIOPELLE, Mémoires d'atelier " à la Galerie Jean François Cazeau à Paris.


Jean Paul Riopelle, plus grand artiste Québécois du XX ème siècle est célébré en cette fin d'année 2010 à Paris.
Celui qui fut surnommé " LE BUCHERON CANADIEN " par son ami André Breton (Fondateur du Surréalisme) s'installa en France après guerre ou il rencontra le succès.
La galerie Jean François Cazeau (située dans le Marais) revient sur cette période d'intense création en nous présentant des oeuvres de la décennie 70.
En confrontant deux médiums (la sculpture et le fusain) dans le cadre intimiste d'une galerie, tout le génie de l'artiste explose ... une véritable alchimie fait jour !
. Les sculptures posthumes (une quinzaine de bronzes animaliers) se rattachant à la fonderie de Meudon nous renvoient l'image d'une oeuvre oscillant entre figuration ( vous pouvez admirer ci-dessous deux représentations du célèbre hibou ... sujet privilégié par l'artiste) et abstraction : une belle réussite en la matière !


. Les très beaux fusains qui proviennent de l'atelier de l'artiste à Saint Cyr en Arthies dans le Val d'Oise (voir 1ère illustration représentant l'intérieur de ce lieu de création) nous invitent à découvrir une calligraphie qui se conjugue avec poésie ... et ce pour notre plus grand bonheur !


Ce rendez vous parisien doit à n'en pas douter inciter bien des néophytes à partir à la rencontre d'un artiste majeur du XX ème siècle qui sut explorer " PEINTURE, SCULPTURE, GRAVURE, COLLAGE et BOMBE AÉROSOL " comme moyens d'expression.
Ce " touche à tout " de génie retrouva dès la fin des années 70 son cher Québec et put continuer à rendre hommage à la nature (une constante dans l'oeuvre dans de l'artiste qui trouve sa plus belle expression avec des toiles représentant des oies sauvages ... sublime hymne à la vie ! ) : " NE DISAIT-IL PAS DE LUI MÊME " JE SUIS UN OISEAU LIBRE ".



dimanche 5 décembre 2010

Exposition : " GIUSEPPE DE NITTIS, La Modernité Elégante " au Musée du Petit Palais.

Le musée du Petit Palais à Paris consacre une magnifique rétrospective à un artiste d'origine Italienne aujourd'hui peu connu dans l'hexagone, GIUSEPPE DE NITTIS (1846 - 1864).

Ce peintre originaire de Barletta (près de Bari dans les Pouilles) fut à l'origine d'un mouvement pictural " l'École de Résina " visant à promouvoir la peinture de paysage au lieu de la peinture d'histoire ... il s'inscrit ainsi dans la modernité !

*Ce paysagiste émérite s'attacha au cours de ses voyages (Naples, Paris, Londres) à retranscrire comme nul autre l'atmosphère des lieux visités. Ce peintre des ciels brumeux et des nuages aimait arpenter son pays natal pour en saisir toute la beauté ...
.A l'image d'Hokusai avec le mont Fuji, il sut nous dévoiler le Vésuve sous des traits insoupçonnés ( les 13 vues rassemblées lors de l'exposition parisienne sont là pour nous le rappeler ! ) .
.Ce peintre du plein air sut aussi magnifier la campagne italienne : " le train qui passe " (Pinacothèque de Barletta - 1878) dénote une poésie emprunte de mélancolie ... voir 1ère illustration !
.De Nittis fut aussi le peintre des villes qui révéla à la fin du XIX ème siècle toute la beauté des Capitales Française et Anglaise. Ses toiles d'un Paris en chantier ainsi que ses vues de Londres à l'image de " Westminster "(1878 ... un joyau que vous pouvez admirer ci dessous et qui n'est pas s'en rappeler le travail de Monet ! ) traduisent l'avènement d'une société tournée résolument vers la modernité.

*Guiseppe de Nittis fut aussi comme ses amis impressionnistes (Caillebotte, Manet, Degas) un artiste qui immortalisa le bonheur de vivre à travers des scènes intimistes ou la femme (en l'occurrence Léontine, son épouse) constitue un sujet sans cesse renouvelé ...
. " Heure tranquille promenade en barque " (1874 - Collection Particulière) constitue une oeuvre pleine de tendresse que je vous invite à découvrir ci dessous ! ).

. " Journée d'hiver " (1882 - Pinacothèque de Barletta) traduit tout le talent de cet artiste ... En recourant à un pastel grand format pour immortaliser sa femme, le peintre démontre toute sa maîtrise dans l'utilisation de ce médium : il est en l'occurrence l'un des rares portraitistes du XIX ème siècle à y recourir !
." La Patineuse " (1875 - musée de Dunkerque) ... un moment fugace saisi à merveille : voir ci après !

* Cet artiste italien fut enfin un " chantre du Japonisme Pictural " ; aussi il s'attacha à traduire à travers son art l'admiration qu'il portait vis à vis de ce pays.
. " Éventail Paysage Japonais " (1883 - musée Napoléon à Rome) traduit une oeuvre pleine de sensibilité.
. " Kimono Couleur Orange " (1883/84 - Collection particulière) constitue un pur chef d'oeuvre qui nous invite à redécouvrir ce grand oublié de l'histoire de l'art ... admirez ce joyau à votre tour !



Un Conseil : Partez à la rencontre de cet artiste inclassable ( qui participa à la 1ère exposition impressionniste en 1874) qui nous fait découvrir le monde de la fin du XIX ème siècle avec un regard sensible et personnel ... Et profitez du cadre enchanteur du jardin intérieur du musée du Petit Palais (un privilège des plus appréciés dans ce quartier des plus animés ! ).


samedi 27 novembre 2010

Exposition : " GAUGUIN, Maker of Myth " à la Tate Modern à Londres.

La Capitale Anglaise rend un hommage appuyé en cet automne 2010 à l'un des peintres les plus admirés de la fin du XIX ème siècle : PAUL GAUGUIN (1848-1903).

Cet artiste qui fut un voyageur intrépide (Pérou, Danemark, Normandie, Bretagne, Arles , Antilles et Polynésie) nous a laissé une oeuvre unique qui convie le visiteur à pénétrer dans un monde ou mythes et légendes ne sont pas étrangers.

*Ce " peintre habité " a su transposer les thèmes de l'ancien et du nouveau testament au niveau de la Bretagne et de la Polynésie.
Aussi, ses plus belles toiles empreintes de religiosité (la grande réussite de ce rendez vous Londonnien) sont venues nous éblouir ...
. " La Vision du Sermon " ( 1888 - National Gallery of Scotland) constitue incontestablement l'une des oeuvres les plus abouties de l'artiste ou se mêlent des influences bretonne et japonaise (voir ci dessus ! ).
. " Le Christ Jaune " (1888 - Albright Knox Art Gallery Buffalo) laisse transparaître l'influence du séjour à Arles ... la couleur jaune (incarnation de la lumière du sud) tant appréciée de son ami Van Gogh explose littéralement dans cette oeuvre (voir ci dessous ! ).

. " Le Christ au Jardin des Oliviers " ( 1889 - Norton Museum West Palm Beach Floride) s'apparente à une représentation profondément humaine du Fils de Dieu ... attachant au possible.

. "La Nativité " ( 1896 - Musée de L'Ermitage Saint Pétersbourg) nous transporte en Polynésie ce qui nous invite à découvrir cet épisode majeur sous un jour nouveau.

* Gauguin ne fut pas qu'un artiste habité, il incarna aussi " un peintre à la réputation sulfureuse ". Ce père de famille abandonna sa femme d'origine Danoise et ses 5 enfants pour découvrir un paradis Polynésien ou la femme de couleur constitue un objet de fascination sans cesse renouvelé .

. " Manao Tupapau ou l'esprit des morts veille " (1892 - Collection Albright Knox Buffalo) ... cette jeune fille couchée sur le ventre (que vous pouvez admirer à la suite) s'offre au regard du spectateur ce qui lui confère une aura de provocation et de scandale !

. " Quoi ! Es- tu Jaloux ! " ( 1892 - Musée Pouchkine Moscou) ... ces deux très beaux nus suggèrent l'intimité du couple.
. " Nevermore, O Tahiti " (1897 - Courtauld Institute Londres) s'apparente à un véritable idéal féminin pour son auteur ... voir détail avec la 1ère illustration.
. " Deux Femmes Tahitiennes "( 1899 - MET à New York) constituent un très beau portrait de femmes ... comme vous pouvez en juger ci dessous.
Cet artiste génial qui put finir sa vie (comme il l'avait souhaité et ce grâce au soutien financier de son marchand d'art Ambroise Vollard) dans les mers du sud (en l'occurrence aux Marquises) acheva sa légende en construisant en 1901 sa " MAISON DU PLAISIR " sur un terrain de la Mission Catholique ...

UN CONSEIL : Si vous êtes à Londres, courrez voir cette très belle rétrospective et profitez de votre visite pour découvrir le restaurant panoramique de la Tate Modern ... UNE VUE INCOMPARABLE SUR LE PONT DU MILLÉNIUM ET LA BASILIQUE SAINT PAUL S'OFFRE A VOUS !







mercredi 17 novembre 2010

LE MUSEE KAMPA : Haut Lieu de la Création Contemporaine Pragoise.

Depuis les USA, lieu d'exil pendant les années de régime communiste, le couple MLADEK a constitué une importante collection d'art tchèque du XX ème siècle.
Avec le retour à la " démocratie ", ces mécènes ont légué leur collection à la ville de Prague qui a trouvé un cadre rêvé à travers le MUSÉE KAMPA (voir ci dessus ).


Situé en bordure de la Vltava et à proximité du Pont Charles, cet ancien moulin médiéval a connu une véritable métamorphose qui lui permet d'apparaître comme un haut lieu de la création contemporaine (voir ci dessus et ci dessous).

A coté d'artistes vivants (à l'image de René ROUBICEK, grand maître verrier, dont vous pouvez admirez " sans titre " de 1967), deux grands créateurs tchèques du XX ème siècle sont particulièrement bien représentés :

* Franck KUPKA ( 1871-1957) a qui l'on doit " Contredanse " et " Cabaret dansant " ( deux véritables chefs d'oeuvre ! ) ... voir article précédent pour approfondir !

* Otto GUTFREUND (1889-1927), sculpteur de génie qui nous a laissé une oeuvre des plus expressives à l'image " d'Hamlet ", " Don Guichotte ", " Femme regardant en haut ", " tête de Viki " ... voir illustration ci après !

UN CONSEIL : Ne quittez pas Prague sans avoir visité cet endroit qui offre de surcroît de magnifiques vues sur le fleuve (depuis les différentes salles) et sur les toits de la ville (grâce à sa terrasse) ... Tout simplement décoiffant ...




dimanche 14 novembre 2010

LE PALAIS VELETRZNI : Un Ecrin pour la Collection d'Art Moderne de la République Tchèque.



A quelques pas du Parc de Letna (deuxième plus grand parc de Prague), le Palais Veletrzni connu sous l'appellation de Palais des Foires (construction avant gardiste des années 1920) abrite une impressionnante collection d'art moderne et contemporain.

*Ce lieu qui se visite à l'abri des foules (il y a plus de gardiens que de visiteurs) nous invite à découvrir le meilleur de la création tchèque de 1850 à la fin du XX ème siècle.
Plusieurs grands noms s'imposent à l'image d'Alfonse MUCHA qui démontre avec son " portrait de Joséphine Crane Bradley (voir ci dessous) " et son " Cycle des Saisons " qu'il sut trouver d'autres sources d'inspiration que Sarah Bernard !

Franck KUPKA nous éblouit littéralement à travers un ensemble de toiles qui traduit toute l'étendue de son génie. Cet artiste sut se renouveler constamment ... il commença par la figuration " Autoportrait (1905) ", puis il s'affranchit en prônant l'abstraction " Printemps Cosmique (1913-1914) voir ci dessus " tout en explorant la voie du cubisme " Synthèse (1927-1929) : Que du bonheur pour tout amateur d'art !

D'autres artistes tchèques, moins connus sur la scène internationale mais néanmoins des plus talentueux, sont venus nous émerveiller à l'instar de Jacob SCHIKANEDER qui nous livre une oeuvre intime ou le quotidien trouve matière à être figé sur la toile " All Souls Day (1888) ".

Milos JIRANEK sait lui aussi magnifier l'existence de ses contemporains comme en témoigne sa très belle " Toilette des Gymnastes (1952) ... voir ci après ".

* Ce " Beaubourg Tchèque " possède aussi une magnifique collection d'art international.

Le mouvement Sécessionniste Viennois est présent avec Gustav Klimt qui nous livre une de ses oeuvres emblématiques " Vierges (1912-1913) ... voir 4 ème illustration " , Oscar KOKOSCHKA nous transcrit sa propre vision de Prague à travers différentes vues de la ville aux 1000 clochers.


L'art Français est lui aussi représenté et ce depuis que les Tchèques ont découvert notre culture par le biais d'expositions au début du XX ème siècle.
Parmi les grands noms de l'art français des XIX ème et XX ème siècles, deux artistes sont particulièrement choyés ...
Auguste RODIN trône à travers sa galerie de bustes dont " L'âge D'airain " se veut un point d'orgue !
Parallèlement, Pablo PICASSO nous dresse un bel inventaire de sa période cubiste : le magnifique " Autoportrait " peint la même année que les Demoiselles d'Avignon (1907) traduit le virage emprunté par ce français d'adoption !


UN CONSEIL : Lors d'une prochaine visite à Prague, sortez des sentiers battus et partez à la rencontre de ce musée qui mérite un détour ... Sachez lui consacrer 2 à 3 heures tant l'étendue de ses collections est vaste !
Après cette immersion profitez de la proximité du parc de Letna pour admirer les toits de la ville et la vue sur la Cathédrale Saint Guy ... Inoubliable !