lundi 21 mars 2011

Exposition : " ECOLE DE ROUEN - Les Peintres Impressionnistes et Postimpressionnistes " à l'Atelier Grognard (Rueil-Malmaison).

L'atelier Grognard nous propose à sa manière de prolonger la magnifique exposition de l'été 2010 " Rouen , une Ville pour l'impressionnisme " en rendant hommage aux artistes qui sont à l'origine de l'École DE ROUEN.

Rouen fut à la fin du XIX ème et au début du XXème siècle un creuset pour toute une génération d'artistes. Ces derniers que l'on retrouve sous l'appellation d'école de Rouen (Lemaitre, Fréchon, Delattre et Angrand) sont accrochés l'espace d'un printemps à proximité du Chateau de Joséphine de Beauharnais.

Permettez-moi de vous faire découvrir mes coups de coeur en la matière ...

*LEON JULES LEMAITRE (1850 - 1905).
Ce maître de la peinture en plein air sut retranscrire avec un talent inimitable les ciels pluvieux de la Ville aux 100 Clochers.
" Rouen, la rue du Gros Horloge (1890-1892 / Collection Particulière) ... voir ci dessous !
" Rue des Boucheries, Saint Ouen à Rouen (1890-1892 (Musée des Beaux Arts de Rouen).
Ces toiles à dominante de gris nous révèlent l'humidité propre au climat Normand ... et que dire de ces pavés qui nous immergent littéralement dans un univers de clapotis !


* CHARLES FRECHON (1856 - 1929).
Ce peintre des 4 saisons qui aimait la campagne ( " Neige " 1900-1905 / Collection Larock Granoff me subjugue ! ), sut aussi magnifier sur la toile plusieurs quartiers de Rouen.
Sa " Rampe Beauvoisine " (1888 / Musée de Louviers) ainsi que son "Boulevard Cauchoise " (1902 /Même Musée ... voir illustration présente ! ) nous révèle un talent qui continue de m'émouvoir. En admirant ces toiles ou l'influence de Seurat semble palpable, je me dis que Paul Durand Ruel eut bien raison de l'exposer dans sa galerie en 1901 et 1904.


* JOSEPH DELATTRE (1858 - 1912).
Cet artiste qui eut du mal à percer de son vivant sut pourtant déployer un talent rare en matière de retranscription de la lumière ...
"Rouen depuis la Cote de Bonsecours (1898 /Collection Particulière ... voir ci dessous ! ) " et " les prairies de Déville les Rouen (1887 / Collection Particulière) nous livrent une oeuvre nimbée de douceur.

* CHARLES ANGRAND (1854 - 1926).
Ce " dernier mousquetaire " (expression que l'on retrouve sous la plume dujournaliste Eugène Brieux en 1889) qui fut un proche de Signac et de Seurat s'attacha à rendre hommage à sa Normandie natale et à ses petites gens .
Sa " Couseuse " peinte en 1885 (Collection Particulière) illustre à merveille ces petits riens qui rythment l'existence ... le temps semble suspendu au geste de cette femme en train de coudre (sublime ! ).


A coté de ces 4 artistes essentiels de l'École de Rouen, deux autres Noms me semblent d'un intérêt indiscutable ...

* ALBERT LEBOURG (1849 -1928).
Cet artiste,qui participa aux 4ème et aux 5ème expositions impressionnistes, peignit de nombreuses oeuvres ayant pour sujet la Seine.
Partageant son existence entre Paris et la Capitale Normande, l'artiste sut nous laisser une oeuvre emblématique avec " le Pré aux Loups, Rouen "(1900 -1905 /Collection Particulière) ... un pur joyau que je vous laisse admirer à votre tour !

* HENRI VIGNET (1857 1920).
Ce Rouennais de souche, qui fut l'ami de Charles Fréchon, resta toute sa vie attachée à sa ville malgré de nombreux voyages.
En peignant " la Cour d'Albane, Rouen " (1920 / Collection Particulière), l'artiste donne vie en insérant des personnages à un petit coin de verdure juxtaposant la Cathédrale de Rouen ... Bien des années plus tard l'espace vert laissa place à un chantier archéologique auquel je participais (mais là c'est une autre histoire ! ) : voir photo ci dessous.



Si ces artistes ont connu une visibilité c'est grâce à l'engagement d'un homme : François Depeaux (1853 - 1920).
Cet armateur fut un ardent défenseur de l'École de Rouen ... il soutint les peintres de ce mouvement en acquérant quelques 600 toiles.
Il fut aussi un généreux donateur pour le Musée des Beaux Arts de Rouen (une cinquantaine de toiles font aujourd'hui la fierté de cette institution).



Aussi plus que jamais ces vers de Victor Hugo rédigés en 1831 dans les Feuilles D'automne semblent s'inviter dans ce débat d'idées :
" AMIS,
C'EST DONC ROUEN, LA VILLE AUX VIEILLES RUES
AUX VIEILLES TOURS, DÉBRIS DE RACES DISPARUES
LA VILLE AUX CENT CLOCHERS CARILLONNANT DANS L'AIR
LE ROUEN DES CHÂTEAUX, DES HÔTELS, DES BASTILLES
DONT LE FRONT HÉRISSE DE FLÈCHES ET D'AIGUILLES
DÉCHIRE INCESSAMMENT LES BRUMES DE LA MER ".





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