mardi 26 avril 2011

Exposition : " DAUMIER, STEINLEN, TOULOUSE LAUTREC : La Vie Au Quotidien " Au Palais Lumière à Evian.

Le Palais Lumière à Evian, ancien établissement thermal de la Belle Époque reconverti en haut lieu culturel, nous invite à découvrir " un Paris aujourd'hui révolu en confrontant le talent de trois dessinateurs de presse : HONORE DAUMIER (1808 - 1879), THEOPHILE ALEXANDRE STEINLEN (1859 - 1923) et HENRI DE TOULOUSE LAUTREC (1864 - 1901).



* Daumier et Steinlen s'attachent à nous décrire " l'effervescence de la Capitale en journée " et ce à la fin du XIX ème siècle.
Nous découvrons alors l'émergence d'une société de classes ... A coté des bons bourgeois vilipendés avec une pointe d'humour par Daumier (à l'image des parisiens dans l'attente du plaisir - 1855 - musée d'art et d'histoire de Saint Denis : voir ci dessous ) apparaît un monde de petites gens au quotidien de plus en plus précaire !

Aussi, Steinlen, artiste suisse installé à Montmartre, saisit avec beaucoup de justesse tous les petits métiers (porteuses de linge, blanchisseuses, couturières, porteuses de pains ... voir ci dessous les midinettes et le vieillard - 1900 - association des amis du Petit Palais à Genève) qui permettent au Paris Haussmannien d'accéder à la modernité !


* Toulouse Lautrec , véritable oiseau de nuit, nous dépeint quant à lui une autre image de Paname : " le monde de la nuit ".
Cet artiste qui est un habitué des cabarets de la Capitale (du Moulin Rouge en passant par les Folies Bergères sans oublier l'Elysées Montmartre : voir la dernière illustration se rapportant au Divan Japonais - Musée de Montmartre) nous immerge dans un univers ou la frivolité semble être le maître mot.
Aussi, danseuses (Jane Avril, May Milton), chanteuses (May Belfort, Yvette Guilbert que vous pouvez admirer ci dessous à travers cette lithographie de 1894 appartenant à une collection particulière), actrices (Sarah Bernardt) et autres clownesses (Cha-u-kao) sont immortalisées avec génie par le maître !

Cet aristocrate sut aussi nous laisser une image sans fard du monde de la nuit en nous livrant de multiples portraits de prostituées ... " femme au tub " (1896 - collection particulière) : une oeuvre qui annonce celle de Bonnard !

Grâce à ses trois artistes adeptes de vérité et d'humanisme, de nombreux anonymes sont devenus les symboles d'un monde en pleine mutation.

UN CONSEIL : Si vous êtes du coté de Geneve, faites un petit détour par Evian pour découvrir cette magnifique exposition qui sait allier intelligence de la scénographie (l'évocation des rues de Paris vers 1850/1900 est particulièrement réussie) à la qualité (les quelques 200 oeuvres présentées vous raviront j'en suis certain ! ).



























lundi 18 avril 2011

Exposition : " DANS L'INTIMITE DES FRERES CAILLEBOTTE : PEINTRE ET PHOTOGRAPHE " Au Musée Jacquemart André.

Le musée Jacquemart André nous convie à un rendez-vous inédit en nous faisant pénétrer " dans l'intimité des frères Caillebotte : peintre et photographe ".



Issus d'une famille aisée, Gustave ((1848-1894) et Martial Caillebotte (1853-1910) ont pu se consacrer à leur passion respective sans avoir à se préoccuper de problème financier.

Si le premier fut l'un des peintres les plus en vue du mouvement impressionniste, le second commença par étudier la musique avant de se consacrer à la photographie.


La cinquantaine de tableaux issue de collections privées (et donc rarement présentés au public ! ) et les 130 photographies réunies en ce printemps 2011 nous permettent de découvrir un univers ou la douceur de vivre côtoya l'observation d'un monde en pleine mutation.


I - IMMORTALISER LES PLAISIRS DE L'EXISTENCE.


* La famille : un sujet privilégié ...

Les deux artistes aimaient saisir l'intimité de leurs proches (famille ou amis), aussi lorsque Gustave peint le portrait d'Aline Charigot (l'épouse de Pierre Auguste Renoir qui servit de modèle pour le déjeuner des canotiers) Martial immortalise Renoir dans sa propriété sur les hauteurs de Montmartre (voir ci dessous : vous remarquerez que le Sacré Coeur était en pleine construction ! ).


* Le jardin : une source d'inspiration inépuisable ...

A l'image de nombreux artistes impressionnistes, les 2 frères aimaient se ressourcer à la campagne dans leur demeure familiale à Yerres (avant sa vente) puis par la suite dans celle du Petit Gennevilliers ... Ils pouvaient alors y parfaire leur amour du jardin et de la botanique !

Gustave, qui possédait pour les plantes une passion identique à celle de son ami Claude Monet, s'attacha à créer dans sa propriété du Petit Gennevilliers un " autre Giverny " et sut à multiples reprises immortaliser parterres, massifs, allées et espèces végétales !

. " les roses, jardin du Petit Gennevilliers " - vers 1886 ... la compagne de l'artiste déambulant au milieu d'un parterre de roses constitue un véritable éblouissement !

. " orchidées, cattleya et anturium " - 1893 ... cet ensemble décoratif constitué de 4 panneaux parvient à nous immerger au coeur d'une serre : du grand art !

Martial ne fut pas en reste en photographiant régulièrement la propriété de ses Beaux Parents à Montgeron.


* Les plaisirs nautiques : une passion commune ...

Après avoir goûté dans leur jeunesse aux joies de la périssoire (embarcation quelque peu instable ! ) sur l'Yerres, les frères Caillebotte pratiquent dès la fin des années 1870 " la régate " sur le bassin d'Argenteuil (en face du Petit Gennevilliers).

Pour les 2 frères, ce sport est une invitation à se surpasser ( ils remportent souvent les premiers prix ) et à faire preuve d'ingéniosité ... aussi Gustave en tant qu'ingénieur de formation conçoit leurs propres bateaux afin de les rendre plus rapides et plus maniables !

Martial en profitait généralement pour saisir avec un oeil aguerri les différentes étapes de l'élaboration du projet.


De cette passion commune il nous reste aujourd'hui plusieurs joyaux :

. " la pêche à la ligne/les baigneurs de l'Yerres/les périssoires " - 1878 (Musée des beaux arts de Rennes) ... ce triptyque de grand format exceptionnellement reconstitué constitue à mes yeux l'apothéose de ce cette exposition : l'artiste semble au sommet de son art (je vous laisse en juger à la suite ! ).

. " la berge au Petit Gennevilliers et la Seine " - 1890 ... des enfants regardant des bateaux voguant sur l'eau (intemporel à souhait !).

. " régates à Argenteuil " - 1893 ... un moment d'anthologie !


II - ÊTRE DES TÉMOINS PRIVILÉGIÉS DU MODERNISME.

Depuis le balcon de l'appartement familial du 31 Boulevard Haussmann, les 2 artistes découvrent " un nouveau Paris ", en l'occurrence celui façonné par les travaux du Baron Haussmann.

. " un balcon, boulevard Haussmann (vers 1880) " et " boulevard Haussmann, effet de neige (1879 ou1881) " constituent de véritables chefs d'oeuvre en la matière.

. " la caserne de la pépinière (vers 1877-1878) " et " boulevard des Italiens " (1880) nous traduisent quant à eux l'intense activité de la Capitale ... calèches et autres fiacres occupaient alors le haut du pavé (voir les 2 illustrations ci dessous : nostalgie quand tu nous tiens ! ).



Martial sait lui aussi figer sur la pellicule les transformations de Paname en portant une attention toute particulière aux nouveaux monuments de cette fin de XIX ème siècle : Opéra Garnier, Sacré Coeur, Tour Eiffel, Pont des Arts, Palais de Chaillot, Moulin Rouge ... constituent des sujets à part entière !


UN CONSEIL : Sachez profiter de cette première confrontation de l'oeuvre de ces 2 frères pour découvrir une " COMPLICITÉ " et une " COMPLÉMENTARITÉ ".

dimanche 10 avril 2011

Exposition : L'EMPEREUR GUERRIER ET SON ARMEE DE TERRE CUITE " Au Musée des Beaux Arts de Montréal.

Le musée de Montréal nous offre une occasion rare de découvrir l'une des civilisations les plus brillantes de l'histoire ancienne : " LES QIN, FONDATEURS DE L'EMPIRE CHINOIS ". I - Les origines de cette dynastie ... En remerciement d'un soutien militaire apporté à la Dynastie des Zhou Occidentaux, les Qin ont obtenu un " Duché " au VIII ème siècle avant JC. Au cours des siècles suivants, les Qin sont parvenus à dominer les " 6 autres Royaumes Combattants " (Chu, Han,Wei, Zhao, Yan et Qi) et à unifier la Chine (221 avant JC). Les onze années de Règne du 1er Empereur de Chine " Empereur sans Nom " vont s'apparenter à une ère de grands travaux et de réformes (monnaie et écriture propre à l'ensemble de la Chine).Ce Monarque sut aussi et surtout laisser son empreinte pour la postérité en édifiant prés de sa Capitale Xianyang un MAUSOLÉE ... II - Xi'an : Un Mausolée pour l'éternité " L'empereur Guerrier et son Armée de Terre Cuite ". En 1974, des paysans mettent à jour fortuitement la plus importante nécropole de Chine et peut-etre du Monde ! Cette découverte archéologique majeure devait nous restituer 8000 statues de terre cuite qui s'apparentent à de véritables oeuvres d'art ... Partons à leur rencontre sachant qu'elles se répartissent en 3 groupes : * " L'infanterie : le coeur de l'armée de terre cuite " ... Le MBA de Montréal a su recourir à une scénographie des plus pertinentes (luminosité et musique appropriées) pour réhausser la beauté des pièces archéologiques présentées ... " le fantassin " nous apparaît d'un réalisme saisissant ! ; " le conducteur de char appelé Yu Shou (conducteur Royal) " s'apparentait à un officier de haut rang commandant les fantassins. . " l'officier supérieur " arborait une coiffé ornée d'un pli vertical au centre afin de le différencier des autres soldats ... sur les 9 exemplaires dégagés à ce jour, 2 ont fait escale à Montréal (voir ci dessus) ; " le cavalier et son cheval " grandeur nature ... Impressionnant ! ; et surtout " l'arbalétrier ": Cette statue que je considère comme la perle de cette magnifique exposition est l'une des rares statues (6 sur un total de 8000) à avoir conservée des traces de polychromie (piment rouge en l'occurrence) ... ce visage d'une beauté transcendante que vous pouvez admirer présentement semble nous parler par delà les siècles ! Toutes ces statues de terre cuite sont des OEUVRES UNIQUES " chaque soldat se différencie des autres par ses traits " et représentent des MILITAIRES GRANDEUR NATURE " elles étaient accompagnées à l'origine d'armes réelles ... malheureusement dérobées par des pillards ". Tous ces joyaux étaient de surcroît PEINTS mais n'ont pu résister à la folie incendiaire des Han (leurs successeurs).

* " Des divertissements pour l'au delà " ... La nécropole de Xi'an nous offre aussi l'occasion de découvrir un environnement inattendu pour l'éternité : " une société des loisirs ". Le premier Empereur de Chine avait souhaité s'entourer dans son ultime voyage de " lutteurs ", musiciens ", " danseurs ", " d'acrobates " (la statue incomplète qui vous est présentée à la suite a su nous illuminer ! )...


Ce Monarque voulut aussi être accompagné d'un " jardin aquatique " dans son ultime voyage : la très belle statue en bronze représentant un cygne nous éclaire en la matière. * " Une administration au service de l'empereur ... l'immense chantier archéologique de Xi'an a permis enfin de mettre à jour 8 exemplaires de " fonctionnaires civils " ce qui confirme que le 1er empereur souhaitait être accompagné par sa bureaucratie par delà la mort !
III - Quelle Postérité ?

Le 1er Empereur pensait que sa Dynastie durerait " 10 000 générations " or elle disparut seulement 4 ans après sa mort victime d'une guerre civile (rejet de la pression fiscale et des corvées crées par les Qin ! ) et de l'avènement d'une nouvelle dynastie, celle des Han.

Les Han perpétuèrent le culte de l'empereur dans l'au delà sans toutefois réussir à délivrer un message percutant pour la postérité : " une armée de petite taille au lieu d'une armée grandeur nature ! ".

Aussi près de 2 millénaires plus tard, Xi'an nous apparaît comme un témoignage " unique " qui a su immortalisé le souvenir d'un monarque !

UN CONSEIL : Si vous projetez un séjour du coté de Montréal, ne ratez pas cette rencontre des plus captivantes !

Un Coup de Coeur : " LHOTEL MONTREAL : UN HAUT LIEU DE L'ART CONTEMPORAIN EN AMERIQUE DU NORD ".

Lors d'un prochain voyage dans la Métropole Québécoise, je vous invite à vous aventurer au coeur du Vieux Montréal ( à quelques encablures du vieux port) pour découvrir un lieu insolite ... Une ancienne banque du 19ème siècle, reconvertie en Palace sous l'appellation " LHOTEL MONTRÉAL " (au 262 rue Saint Jacques Ouest), possède l'une des plus belles collections d'art contemporain d'Amérique du Nord.
Plus de 120 oeuvres d'art contemporain et Pop Art y ont de fait élu domicile : des sculptures de César et de Botéro (2ème photo) côtoient des oeuvres picturales dues à Chagall ( voir dernière illustration), Warhol (voir ci dessous), Miro, Sam Francis, Lichtenstein (ci dessus), Rauschenberg et j'en oublie ...



Aussi, je ne peux que vous inciter à partir à leur rencontre sachant " cerise sur le gâteau " que l'accueil qui vous sera réservé sera des plus soigné!



lundi 21 mars 2011

Exposition : " ECOLE DE ROUEN - Les Peintres Impressionnistes et Postimpressionnistes " à l'Atelier Grognard (Rueil-Malmaison).

L'atelier Grognard nous propose à sa manière de prolonger la magnifique exposition de l'été 2010 " Rouen , une Ville pour l'impressionnisme " en rendant hommage aux artistes qui sont à l'origine de l'École DE ROUEN.

Rouen fut à la fin du XIX ème et au début du XXème siècle un creuset pour toute une génération d'artistes. Ces derniers que l'on retrouve sous l'appellation d'école de Rouen (Lemaitre, Fréchon, Delattre et Angrand) sont accrochés l'espace d'un printemps à proximité du Chateau de Joséphine de Beauharnais.

Permettez-moi de vous faire découvrir mes coups de coeur en la matière ...

*LEON JULES LEMAITRE (1850 - 1905).
Ce maître de la peinture en plein air sut retranscrire avec un talent inimitable les ciels pluvieux de la Ville aux 100 Clochers.
" Rouen, la rue du Gros Horloge (1890-1892 / Collection Particulière) ... voir ci dessous !
" Rue des Boucheries, Saint Ouen à Rouen (1890-1892 (Musée des Beaux Arts de Rouen).
Ces toiles à dominante de gris nous révèlent l'humidité propre au climat Normand ... et que dire de ces pavés qui nous immergent littéralement dans un univers de clapotis !


* CHARLES FRECHON (1856 - 1929).
Ce peintre des 4 saisons qui aimait la campagne ( " Neige " 1900-1905 / Collection Larock Granoff me subjugue ! ), sut aussi magnifier sur la toile plusieurs quartiers de Rouen.
Sa " Rampe Beauvoisine " (1888 / Musée de Louviers) ainsi que son "Boulevard Cauchoise " (1902 /Même Musée ... voir illustration présente ! ) nous révèle un talent qui continue de m'émouvoir. En admirant ces toiles ou l'influence de Seurat semble palpable, je me dis que Paul Durand Ruel eut bien raison de l'exposer dans sa galerie en 1901 et 1904.


* JOSEPH DELATTRE (1858 - 1912).
Cet artiste qui eut du mal à percer de son vivant sut pourtant déployer un talent rare en matière de retranscription de la lumière ...
"Rouen depuis la Cote de Bonsecours (1898 /Collection Particulière ... voir ci dessous ! ) " et " les prairies de Déville les Rouen (1887 / Collection Particulière) nous livrent une oeuvre nimbée de douceur.

* CHARLES ANGRAND (1854 - 1926).
Ce " dernier mousquetaire " (expression que l'on retrouve sous la plume dujournaliste Eugène Brieux en 1889) qui fut un proche de Signac et de Seurat s'attacha à rendre hommage à sa Normandie natale et à ses petites gens .
Sa " Couseuse " peinte en 1885 (Collection Particulière) illustre à merveille ces petits riens qui rythment l'existence ... le temps semble suspendu au geste de cette femme en train de coudre (sublime ! ).


A coté de ces 4 artistes essentiels de l'École de Rouen, deux autres Noms me semblent d'un intérêt indiscutable ...

* ALBERT LEBOURG (1849 -1928).
Cet artiste,qui participa aux 4ème et aux 5ème expositions impressionnistes, peignit de nombreuses oeuvres ayant pour sujet la Seine.
Partageant son existence entre Paris et la Capitale Normande, l'artiste sut nous laisser une oeuvre emblématique avec " le Pré aux Loups, Rouen "(1900 -1905 /Collection Particulière) ... un pur joyau que je vous laisse admirer à votre tour !

* HENRI VIGNET (1857 1920).
Ce Rouennais de souche, qui fut l'ami de Charles Fréchon, resta toute sa vie attachée à sa ville malgré de nombreux voyages.
En peignant " la Cour d'Albane, Rouen " (1920 / Collection Particulière), l'artiste donne vie en insérant des personnages à un petit coin de verdure juxtaposant la Cathédrale de Rouen ... Bien des années plus tard l'espace vert laissa place à un chantier archéologique auquel je participais (mais là c'est une autre histoire ! ) : voir photo ci dessous.



Si ces artistes ont connu une visibilité c'est grâce à l'engagement d'un homme : François Depeaux (1853 - 1920).
Cet armateur fut un ardent défenseur de l'École de Rouen ... il soutint les peintres de ce mouvement en acquérant quelques 600 toiles.
Il fut aussi un généreux donateur pour le Musée des Beaux Arts de Rouen (une cinquantaine de toiles font aujourd'hui la fierté de cette institution).



Aussi plus que jamais ces vers de Victor Hugo rédigés en 1831 dans les Feuilles D'automne semblent s'inviter dans ce débat d'idées :
" AMIS,
C'EST DONC ROUEN, LA VILLE AUX VIEILLES RUES
AUX VIEILLES TOURS, DÉBRIS DE RACES DISPARUES
LA VILLE AUX CENT CLOCHERS CARILLONNANT DANS L'AIR
LE ROUEN DES CHÂTEAUX, DES HÔTELS, DES BASTILLES
DONT LE FRONT HÉRISSE DE FLÈCHES ET D'AIGUILLES
DÉCHIRE INCESSAMMENT LES BRUMES DE LA MER ".





vendredi 18 mars 2011

L'ART DES JARDINS : " PETITS COINS DE PARADIS MADRILENES ".

Le retour du printemps m'invite à vous faire partager quelques " ÉDEN" découverts lors de voyages ... Commençons cette série par la Capitale Espagnole.

A coté de façades austères émerge un univers végétal qui se conjugue avec Art ...
Au fil du temps, Madrid a su ainsi se doter de petits coins de paradis qui s'apparentent à de véritables oeuvres d'art que je vous invitent à découvrir en photos !



* A l'ombre du Palais Royal (édifié au XVIIIème siècle), les " Jardins Sabatini " nous dévoilent un labyrinthe végétal !

* Le " Jardin Botanique " qui s'étend sur 8 hectares depuis le Paseo del Prado décline 30000 espèces végétales provenant du monde entier ... un pur bonheur !


* Le " Parc du Retiro " ,véritable poumon vert de la Capitale Espagnole avec ses 130 hectares constitue un cadre enchanteur arborant de magnifiques parterres !


* La " Gare d'Atocha " construite à la fin du XIXème siècle s'apparente à une gigantesque serre tropicale offrant une expérience unique pour tous les voyageurs !




* Le " Musée Joaquim Sorolla " possède un magnifique jardin d'inspiration andalouse dessiné par le Maître Impressionniste ... Il n' y avait pas que Monet qui était féru de botanique !



Je vous quitte momentanément en espérant que ces petits coups de coeur vous auront fait découvrir Madrid sous un jour nouveau ...







lundi 7 mars 2011

Exposition : " CRANACH ET SON TEMPS " Au Musée du Luxembourg.

Pour sa réouverture (après 1 an de fermeture), le musée du Luxembourg nous invite à découvrir un artiste incontournable de la Renaissance Allemande : LUCAS CRANACH L'ANCIEN (1472-1553).

Ce contemporain de Durer (autre grand peintre allemand du XVI ème siècle) qui fut pendant pendant près de 50 ans un artiste de cour (au service du Prince Électeur de Saxe) a laissé son empreinte dans l'histoire de l'art en revisitant le genre du nu.


* LE NU FÉMININ ...
Grâce à un atelier prospère l'artiste put dans un contexte de Réforme (diffusion du Protestantisme) répondre aux nouvelles aspirations de la société de son temps en lui offrant une " peinture synonyme d'élégance courtoise ".
Ces nus longilignes aux regards inquiétants continuent de nous éblouir quelques 5 siècles après leur réalisation tant leur charge émotionnelle semble intacte.

. " Allégorie de justice (1537 - collection particulière) ".
L'artiste réussit a accentuer le caractère érotique de son tableau en créant un voile des plus transparents !
. " La Nymphe à la Source (après 1537 - Washington, National Gallery of Art) ".
Cette oeuvre que vous pouvez admirer à travers la 1ère illustration de cet article constitue une véritable invitation à la luxure : yeux mi-clos des plus aguichants, représentation de la perdrix en tant que symbole du vice, présence d'un arc (Cupidon semble s'être invité ! ) ... tout est magistralement orchestré par un maître du genre !

* LES RÉCITS MYTHOLOGIQUES ...
Cranach comme de nombreux artistes de la Renaissance se référa à l'antiquité pour nourrir sa création.
. " Lucrèce (vers 1510/13 - collection particulière) "
L'artiste saisit l'instant ou la belle Romaine choisit de se suicider pour se laver d'un viol ... un chef d'oeuvre que vous pouvez admirer ci après.


." Hercule et Antée (vers 1520/30 - Compton Verney Warwickshire) ".
Le maître nous dépeint le moment ou le demi Dieu parvient à vaincre le Géant Antée en lui brisant les os ... à admirer présentement !


* LA PEINTURE RELIGIEUSE ...
Si l'artiste fut un ardent défenseur de la cause protestante (n'était-il pas l'ami de Luther ! ), il sut aussi en homme d'affaires avisé ménager les catholiques en multipliant les représentations de personnages bibliques à commencer par la Vierge.

* " La Vierge à la Grappe (vers 1520/1525 - Alte Pinacotek) ".
Cette Vierge à la chevelure resplendissante (qui n'est pas s'en rappeler le blond vénitien ! ) nous illumine de sa présence. Le maître parfait son oeuvre en mariant à merveille les coloris à l'instar d'un Titien : le rouge répond au turquoise telle une symphonie ... voir ci dessous !

* " La Vierge allaitant l'Enfant (vers 1515 -Budapest, Szepmuveszeti museum) ".
Quelle douceur émane de cette Madone aux formes généreuses ! (voir ci dessous ).
Comme dans de nombreuses oeuvres bibliques, l'artiste s'attache à nous peindre en arrière plan un paysage d'une minutie inégalée ... l'influence du Grand Léonard semble perceptible !

Vous l'aurez compris, ce rendez vous parisien nous invite à découvrir les multiples facettes d'un artiste majeur de la Renaissance Allemande ... PREUVE NOUS EST DONNÉE QUE L'ART NE CONNAISSAIT PAS DE FRONTIÈRE AU XVI ÈME SIÈCLE !

PS : Sachez que si vous ratez cette rétrospective, vous pourrez toujours vous consoler au Louvre puisque ce dernier vient de se porter acquéreur grâce à la générosité de nombreux donateurs des " 3 grâces " de ce grand artiste.